
Il constitue un des enjeux post-conflit en Casamance. Mais si le déminage suit son cours, il reste que le processus est ralenti par la découverte d’une nouvelle espèce de mine difficilement détectable et qui commande une plus grande attention dans l’opération.
Correspondance) - C’est vers les années 1990 que les mines ont fait leur apparition en Casamance. Depuis lors, ces engins dits de la mort allongent tristement la liste des victimes du conflit dans lequel cette région méridionale du Sénégal a sombré depuis 1982. Aujourd’hui, les statistiques disponibles auprès du Centre national d’action anti-mines du Sénégal (Cnams) font état de 164 victimes décédées et 443 vivantes. Certaines sources parlent même de 757 victimes au total. Quoi qu’il en soit, les mines ont provoqué un réel désarroi dans les familles.Ces chiffres alarmants ont incité l’Etat à s’inscrire dans une dynamique de dépollution de cette région méridionale du Sénégal, conformément aux appels de détresse des populations. Lesquelles n’ont cessé de solliciter le déminage humanitaire pour débarrasser la Casamance de ces armes sournoises. La prise en charge de cette volonté populaire s’est traduite par la mise en place d’un Centre national d’action anti-mines en Casamance, chargé entre autres de conduire et de coordonner les actions de déminage en Casamance. Certes, la mayonnaise a mis du temps à prendre à cause d’un certain nombre de difficultés, notamment l’opposition du Mfdc à une telle opération, mais, aujourd’hui, le déminage humanitaire est entré dans sa phase active. Pour le moment, plus de 11 mille mètres carrés ont été dépollués, 132 mines et six explosifs déterrés.
Ces résultats encourageants sont loin cependant de l’objectif global de l’opération qui vise à déminer toutes les zones susceptibles d’être minées. Surtout que le processus est ralenti par la découverte d’une nouvelle espèce de mine, difficilement détectable. Ces engins de fabrication belge appelés Prbm 35 ont été découverts dans les villages d’Etafoune et Gouraf, dans le département de Ziguinchor. Du coup, les opérations se trouvent ralenties, puisque les démineurs sont obligés de faire beaucoup plus attention et de minutie.
L’espoir de contourner cette difficulté majeure réside dans une machine de déminage commandée en Suisse. Cet engin, selon le directeur du Cnams, permettra d’accélérer le processus de déminage. Là où un démineur dépollue 25 mètres carrés par jour, cette machine dévore 3 mille mètres carrés, rapporte Pape Oumar Ndiaye qui révèle que l’engin sera disponible dans un mois ou deux. D’ici là, le Cnams poursuit sa mission de déminage, mais aussi d'assistance aux victimes des mines. Hier, un important lot de matières premières et d’outils pour la confection de prothèses a été remis, au cours d’une cérémonie, aux centres d’appareillage de la région. Ce geste qui se décline en termes de réponse adéquate aux préoccupations des victimes de mine rendra gratuit le service d'appareillage.
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