
Contrairement à l’opinion ambiante, puissamment entretenue par une forte propagande dans les médiats, notre pays n’est pas directement menacé par l’islamisme radical qui sévit au Nord du Mali, et qui entreprend des actions de déstabilisation en Mauritanie, du fait de sa large frontière avec la zone occupée par les islamistes. La sécurité du Sénégal ne sera véritablement menacée, que lorsque les islamistes parviendront à occuper le Mali et la Mauritanie. Mais entre- temps, le Sénégal est en train d’être victime de l’embargo imposé au Mali par la CEDEAO.
En effet, les exportations du Sénégal vers le Mali, qui est leur première destination, loin devant la France, ont enregistré un cumul de 85 milliards en Mai 2012, contre 94 milliards à la même période de 2011, soit une baisse de 9 milliards, ou de 9,5% ! Cette contre- performance est intervenue avec l’embargo en avril qui s’est traduit, rien que pour ce mois, par une baisse de 7,3 milliards sur les 9 milliards de baisse des exportations. (Source: ANSD : « Bulletin mensuel commerce extérieur » Mai 2012). Ce coup dur contre notre économie s’est aggravé au mois de Mai. En effet, la part de nos exportations au sein de l’UEMOA, destinées au Mali, est passée de 65,4% en mars 2012, à 60,7% en avril, soir une perte de part de marché de 4,7 points de pourcentage, pour s’effondrer en mai, avec respectivement 52,3% et 8,4 points de pourcentage. (Source: DPEE : « Note de conjoncture » Mai 2012). Cette descente aux enfers va s’empirer durant tout le temps de l’embargo. Notre pays ne saurait donc s’accommoder plus longtemps du maintien de cet embargo, et devrait exiger sa levée sans délai. Cette place privilégiée du Mali dans nos exportations, exige de notre pays qu’il s’oppose, de toutes ses forces, à tout projet de partition de ce pays, même sous forme d’une autonomie de l’AZAWAD. Surtout que, concéder cette autonomie à l’AZAWAD, mettrait le Sénégal dans l’obligation de l’accepter pour le MFDC !
Ainsi, après la remise en cause des frontières issues du colonialisme au Soudan dans le cadre du projet étasunien du « Gand Orient », c’est aujourd’hui le tour du Mali dans cette perspective, et demain, celui du Sénégal en Casamance, dans le cadre du projet US de prendre le « contrôle militaire du Golfe de Guinée » à partir de Bissau, contre lequel s’opposent vigoureusement l’Angola et le Brésil. D’où le piège malien qui est tendu au Sénégal dans la recherche de solutions à l’occupation du Nord de ce pays, et tout le danger que porte le débat, initié aujourd’hui, à propos d’un « statut spécial pour la Casamance », sur l’intégrité de notre territoire hérité du colonialisme.
C’est pour ces raisons que le Sénégal devrait exiger la fin de l’exclusion de la junte militaire malienne de la recherche de solution de transition politique dans ce pays, pour effacer cette discrimination injustifiée dont elle est victime, par rapport au traitement que la CEDEAO a réservé à son homologue à Bissau. C’est dans cette perspective, que le Sénégal devrait appuyer de tout son poids diplomatique, les efforts du Premier Ministre de cette République sœur, Monsieur DIARRA, dans son projet de mise en place d’un Gouvernement d’Union nationale « avec toutes les forcez vives », pour mettre fin à la crise politique et rassembler le peuple pour libérer le Nord.
En vue de faciliter cette perspective, la CEDEAO devrait céder à l’Union Africaine, la gestion de la crise au Mali ; ce qui devrait permettre la mise sur pied d’un « Comité de libération » du Nord de ce pays, constitué des pays du front que sont l’Algérie, la Mauritanie, le Niger et le Mali, sous la conduite du Gouvernement d’Union nationale du Premier Ministre DIARRA. Ensuite, l’Union Africaine devrait exiger du Burkina de livrer aux Autorités du Mali le Président auto proclamé de l’AZAWAD, pour qu’il réponde de l’agression qu’il a organisée pour mettre en cause l’intégrité territoriale de ce pays, et la sécurité de ses populations.
Ibrahima Sène PIT/SENEGAL
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