
Le jour s’étirait encore paresseusement. Et le soleil souriait timidement, quand Vsd est apparu. Emmitouflé dans un majestueux grand boubou bleu, le garde du corps de Idrissa Seck parade. La démarche chaloupée, il distribue à l’assistance tétanisée des flopées de sourires enjoués. Son regard est jouasse, tenace et fugace. Ouf ! Il a le moral et la tête sur ses épaules de boxeur. Lestement, il se dirige vers le bureau du juge d’instruction accompagné de ses deux anges gardiens. Au bout du couloir, son accusateur principal avait déjà pris ses quartiers. Siaka Ndong est sur son trente et un. Il porte un costume gris et des pompes cirées à briller. Vsd se dirige vers le journaliste de Sen info. Poignée de mains chaleureuse. Dans la force de l’instant, on sent le poids des regards qui se croisent et des questions qui s’entrechoquent. Pourquoi ? Comment en est-on arrivé là ? Vsd prend place sur un banc. Vingt minutes plus tard, il sera rejoint par ses trois avocats. Vers 10 heures, Siaka et Vsd seront invités à se présenter devant le juge d’instruction pour la confrontation. Que se sont-ils dit à l’intérieur ? Selon plusieurs sources, le journaliste a campé sur ses accusations et le policier a nié. Toujours est-il qu’à treize heures, une pause est sifflée.
Coup de théâtre
Vers 15 heures 15 minutes, Aminata Faye, la comptable de sud FM amène un grand cornet de viande grillée ou « dibi » à Vsd pour son déjeuner. Sans hésiter, il se dirige vers son accusateur Siaka Ndong et l’invite à manger. Les deux hommes partagent et devisent comme de vieux potes. Me Jean Seye, avocat de Vsd, les rejoint pour prendre place autour du repas. «Ndeyssane !», s’exclament les épouses de Vsd et de Cheikh Ndiaye, un des compagnons d’infortune de Vieux Sandiéry, «son cœur est noble». Siaka lui, pendant ce temps, dégustait tranquillement jusqu’à ce que le juge les rappelle dans son cabinet. Ils en ressortiront vers 16 heures 15. Face à la presse, Siaka Ndong donne sa version. «En portant plainte, je voulais lancer un signal. Car, nous sommes à quelques mois des élections. Je veux qu'on laisse travailler sereinement les journalistes de la presse dite pro gouvernementale. J'ai mangé avec lui car nous sommes tous des Sénégalais...» Pendant que Siaka échange avec la presse, Vsd s'engouffre dans un véhicule avec les matons.
Le cas Ablaye Wade
Décidément hier, le tribunal de Saint-Louis nous a réservé des surprises et des inédits. Outre Siaka, Ablaye Galaye Wade l’autre plaignant dans ce dossier, a été convoqué pour l’audition dans le fond. Wade, sagement assis dans son coin et dans son costume marron, a reçu comme une gifle, la visite d’un ange. La fille de Cheikh Ndiaye âgée de 2 ans, celui-là même qu’il a envoyé en prison. La petite n’avait de cesse de lui tendre les bras. Finalement, Wade la prend dans ses bras. Il fallait les voir jouer ensemble sous le regard médusé et attristé de l’assistance. La petite ne voulait même plus retourner auprès de sa maman. «J’avais les larmes aux yeux car j’aime les enfants», nous a déclaré Wade. Ce dernier a cependant réaffirmé sa volonté de maintenir sa plainte. Comme quoi, le cœur a ses raisons que la raison d’Etat ignore.
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