
Allusion a été ainsi faite aux dépenses effectuées par l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (Anci). De nombreux tracts ont été également distribués, dans lesquels le pouvoir du président de la République a été tourné en bourrique. D’autres ont été mis dans la boîte aux lettres de l’ambassadeur du Sénégal à Paris. Pour Cheikhna Camara, coordinateur de la commission de renouvellement de la coordination Ps de France, qui a participé à la manifestation, ‘nous ne comprenons pas qu’un président de la République soit en vacances alors que son pays croule sous les inondations et les délestages’. Une manière, pour lui, de dire que le Chef de l’Etat ne devait pas prendre de vacances ou tout au moins devait les ‘écourter quand le pays fait face à de pareilles crises’. Et Doro Sy du Ps de renchérir : ‘Il s’agit de faire échos des inondations, des délestages et des problèmes sociaux en contraste avec le gaspillage du président Wade qui voyage avec une quarantaine de personnes. C’est sur ce contraste que nous voulons attirer l’attention des Sénégalais et de la communauté internationale.’
Dans les tracts distribués, l'on peut lire : ‘Au lieu de s'intéresser au sort calamiteux des populations sénégalaises dont une grande partie est gravement touchée par les dernières inondations, sources de toutes les pandémies, Abdoulaye Wade, son super ministre de fils et les autres membres de son gouvernement n'ont même pas daigné interrompre leurs somptueuses vacances dans des palaces étrangers en Suisse, en Espagne et à Biarritz notamment où ils dépensent des milliards qui auraient pu servir à aider des populations sénégalaises dormant dans l'eau’. Comme si cela ne suffisait pas, les manifestants se sont, directement, adressés au président Wade dans leurs tracts. Pour eux, ‘face à la catastrophe des inondations qu'une bonne gouvernance basée sur un bon plan d'occupation des sols aurait permis d'éviter, Abdoulaye Wade, de manière incompréhensible, n'a même pas daigné interrompre ses vacances de plusieurs semaines alors qu'un Président qui se respecte se serait rendu au chevet des sinistrés’. Alors ‘face à une crise nationale multi-sectorielle qui menace les fondements de l'Etat, de la Nation, de la République, de la démocratie et des libertés, les Sénégalais de France en appellent à tout un chacun pour une prise en charge immédiate et personnelle des aspirations du peuple sénégalais, menacé par la boulimie et l'insouciance d'un clan régnant sans partage sur un Sénégal écrasé par la flambée des prix des denrées de première nécessité, la gabegie, les pénuries de toutes sortes et les catastrophes ‘naturelles’ fruits d'un pilotage à vue et d'un laisser-faire laisser-aller, marque de fabrique des gouvernements successifs de Wade’. Pour les militants de l'opposition, ‘la cécité politique, le pilotage à vue du navire Sénégal, le gaspillage et la gabegie financière face à la paupérisation des Sénégalais ne sauraient être davantage tolérés. Le peuple sénégalais doit prendre son destin en main avant qu'il ne soit trop tard. Les jeunes en particulier doivent se battre contre le monstre tapi en leur sein qu'est ce régime dit libéral au lieu de quitter le navire Sénégal par pirogues entières’. Avant que le tract ne conclue en ces termes : ‘Tous les Sénégalais patriotes doivent dire assez et faire en sorte, par tous les moyens, de mettre fin à la maltraitance politique, économique, morale et sociale que leur infligent Abdoulaye Wade et son régime.’
PS, PIT, AFP, AJ, LD DANS LA PLACE : L’opposition bat le rappel des troupes
Presque tous les partis de l’opposition ont pris part à la manifestation même si leur nombre n’est pas aussi important. Du Ps qui a le plus grand nombre de représentants, en passant par l’Afp, le Pit, And-Jëf de Landing Savané, And-defaraat Sénégal de Robert Sagna, la Ld d’Abdoulaye Bathily ont marqué leur présence. Les manifestants ont aperçu la fille du président de la République. Syndiély Wade était apparue à l’une des fenêtres de la résidence pour jeter apparemment un regard sur les manifestants. L’aide de camp du Chef de l’Etat a été, également, aperçu. Ce qui fait dire aux manifestants que Wade était dans les lieux et non en Libye où certains l’annonçaient à cause de la fête anniversaire de l’arrivée au pouvoir de Khaddafi, président en exercice de l’Union africaine.
Deux camions de la police française sont venus disperser la trentaine de manifestants. Ils ont été accompagnés jusqu’à la bouche du métro, non loin de la résidence. Les forces de sécurité françaises ont, ainsi, permis d’éviter une confrontation entre les militants de l'opposition et quelques ‘calots bleus’ qui commençaient à s'agiter quand la police est arrivée sur les lieux. Par ailleurs, il faut signaler que l’opposition avait minutieusement préparé son coup pour éviter que les officiels sénégalais basés à Paris ne soient au courant. A la lumière de ce qui s’est passé, hier, le pari a été gagné car les policiers ne sont arrivés sur les lieux qu’une bonne quarantaine de minutes après le début de la manifestation.
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