Karim Wade est encore la cible du syndicat maison de la Senelec. En effet, après le ballet ouvert par le Secrétariat, le Ben du Sutelec est entré dans la danse des indignations. Et, c’est à un véritable forum des « marginaux » que les cadres de la Senelec se sont livrés pour mettre à nu les « carences » notées dans la nouvelle démarche adoptée par le ministre de tutelle, pour venir à bout des difficultés de la Senelec. Selon un texte du Ben du Sutelec rendu public hier, « les plans et recommandations issues des missions « d’audits », ne constituent que de pâles copies de travaux déjà effectués dans le cadre des études accomplies ces trois dernières années à la Senelec ». Karim Wade qui aurait ainsi piraté les travaux de ses prédécesseurs au département de l’Energie n’est pas prêt à poser des « actes concrets » permettant une rapide sortie de crise. Et, loin des discours, le Sutelec fait du retour de la fourniture normale d’électricité, « la meilleure communication ». Pour les camarades de Mademba Sock, les solutions envisagées par la tutelle n’auraient pas pris en compte leproblème majeur de la Senelec qui, selon eux, se résume au « manque de combustible, source des délestages ». Déjà, semble se désoler le Sutelec, « cette dimension n’est pas prise en compte dans le cadre des locations de groupes ». En d’autres termes, « (…) les choix d’investissement opérés ces dernières années n’ont pas bien pris en compte cette variable », renseigne le texte du Sutelec. Dans la même veine, le renforcement de la centrale de Boutoute et la réalisation de la ligne Boutoute-Kolda, auraient pu occasionner des économies sur les frais de combustible et huile annuels. Celles-ci seraient alors de l’ordre de « plus de 1,2 milliard supérieur au double des coûts de la construction de la ligne Kolda-Boutoute qui est de 480 millions (…) », lit-on dans le communiqué du Ben du Sutelec.
Les « bizarreries » de Senelec et de la tutelle
Dans un autre registre, les camarades de Mademba Sock analysent la « curieuse passivité » de Senelec et de la tutelle dans le sous-secteur de l’électricité. Et, parce que la construction du pipeline Sar-Cap des Biches, n’est pas exigée de Kounoune Power, le Sutelec décèle dans ce comportement des « bizarreries ». D’autant plus que cet outil « aiderait beaucoup à minorer les coûts du poste combustible », renseigne le texte. Cette « passivité » serait en outre corroborée par le fait que les frais de location prévus en 2011 se chiffrent, « rien que sur le variable, à 65,02 milliards ». Plus grave encore, « les frais journaliers de consultance des agents EDF se chiffrent 1.250 Euros par personne (819 000 Frs CFA) au moment où les travailleurs de Senelec et leurs familles n’arrivent plus à se soigner », se désole le Sutelec.
Le gré à gré de l’Apix…
Autre élément parmi ceux « défiant la logique », « l’APIX qui s’approprie le travail des cadres de Senelec sur les appels d’offres de puissances additionnelles locatives, ne s’est pas privée de signer un gré à gré, sous le prétexte de l’urgence, l’achat des nouvelles unités à installer sur les sites de Bel Air et de Kahone, soit 2x30 MW pour chaque site », poursuit le communiqué. Alors, Mademba Sock et Cie ne s’expliquent pas les blocages sur les projets de « l’OMVS-GOUINA », du fait, semble-t-il, « des agissements de Sénégalais tapis dans l’ombre qui veulent se sucrer, alors que l’hydraulique est le seul moyen de sortir de la tyrannie du pétrole ». Partant ainsi des expériences en cours, le Sutelec tente de dégager des « solutions plus durables ».
Selon les camarades de Mademba Sock, « l’expertise la plus avérée et la plus pointue en matière de production de transport et de distribution dans le secteur n’est nulle part qu’à la Senelec ». Revenant sur les audits commandités par Karim Wade, le Sutelec estime qu’une commission qui « recopie les solutions ne saurait supplanter toute la planification stratégique élaborée depuis des années ». En somme, Mademba Sock et Cie sont d’avis que, « le pire c’est qu’aujourd’hui, un super Ministre - D’Artagnan arrive et le directeur général (de la Senelec) passe le plus clair de son temps au Ministère ». Toutes choses qui font dire au Ben du Sutelec qu’aujourd’hui, « ce n’est pas une tutelle, mais une méga direction qui pensait pouvoir par un coup de baguette magique tout régler ».
0 Commentaires
Participer à la Discussion