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Politique

SENEGAL. " La colère de la rue peut faire reculer Wade"

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SENEGAL. " La colère de la rue peut faire reculer Wade"

Alors que la candidature du président sortant a été validée, et celle du chanteur Youssou Ndour rejetée, Antoine Glaser, ancien rédacteur en chef de "La lettre du Continent", analyse la situation. 

 

Après examen des recours, le Conseil constitutionnel, dont les cinq membres ont été nommés par le président Abdoulaye Wade, a confirmé, lundi 30 janvier, son verdict qui avait provoqué des émeutes dès vendredi, à Dakar et dans des villes de province : il valide la candidature du président sortant en l'autorisant à briguer un troisième mandat, mais rejette celle du chanteur Youssou Ndour. Pour Antoine Glaser, ancien rédacteur en chef de "La lettre du Continent", spécialiste de l'Afrique, Wade prend le risque d'un bras de fer avec la rue, dont il n'est pas dit qu'il sortira vainqueur.

 

La décision du Conseil constitutionnel vous a-t-elle surpris ?

 

- C'est la chronique d'une histoire annoncée. Personne n'imaginait qu'Abdoulaye Wade ne pourrait pas se représenter. Il était décidé coûte que coûte à s'accrocher au pouvoir. Reste la question clé : dans quel but ? On ne peut pas imaginer que "Gorgui" (le "vieux" en wolof, ndlr) qui, officiellement, est âgé de 86 ans, mais a probablement plus d'années au compteur qu'il ne l'admet, veuille rester 7 ans au pouvoir. D'où cette énigme, qui hante la politique sénégalaise : veut-il réellement créer un nouveau poste de vice-président pour pouvoir, à terme, transmettre le pouvoir à son fils Karim ?

 

Et pour Youssou Ndour ?

 

- Pour ce qui est de l'invalidation de sa candidature, je pense qu'elle a un effet contre-productif pour le pouvoir : en ne l'autorisant pas à concourir, les "Sages" le valorisent, ils le font passer pour plus dangereux qu'il n'est pour Wade. Car je ne crois pas qu'il représente une réelle menace pour le président sénégalais : il a beau être un chanteur immensément populaire, sa candidature l'est moins. Mais peut-être ai-je tort.

 

L'opposition est désormais décidée à faire barrage dans la rue à la candidature de Wade. Peut-elle le faire plier ?

 

- Jusqu'à présent, il avait toujours su jouer avec les partis traditionnels, en capitalisant sur le manque de crédit de ses opposants qui, pour la plupart, ont été, avant de changer de camp, ministres, voire Premiers ministres sous sa présidence. Mais en rentrant dans un bras de fer, il prend le risque de voir ses opposants politiques s'entendre avec la société civile et les mouvements de jeunes.

 

La colère de la rue avait déjà réussi à le faire reculer, le 23 juin, lorsqu'il avait essayé de faire passer une réforme constitutionnelle qui lui aurait permis d'être élu dès le 1er tour avec 25% des voix. Il sait désormais que la rue peut lui poser problème. Mais il ne faut pas oublier que c'est un redoutable jongleur en politique. Et il bénéficie encore peut-être de suffisamment de soutiens pour passer.



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