La situation est devenue pourrie à l'hôpital de Kaolack. Depuis vendredi, les choses se compliquent de plus en plus. Ce sont les malades qui en font les frais. Ils sont abandonnés, selon les accompagnateurs, qui, en guise de protestation, ont barré la route, et certains sont partis arracher leurs morts à la morgue. Du jamais vu !
Spectacle inhabituel et désagréable, hier, à la morgue de hôpital régional Elhadji Ibrahima Niasse de Kaolack. La morgue est envahie par des populations qui étaient dans tous leurs états. Pire, ces populations très en colère sont même parvenus à défoncer une des portes de la morgue pour récupérer de force des cadavres. A l'origine de ce comportement, c'est la série de débrayages et de sit-in des travailleurs de l'hôpital régional de Kaolack, qui s'est transformée depuis vendredi dernier en un arrêt de travail total. Conséquence, des décès répétés des patients dans cet hôpital. Après avoir longuement attendu sans succès les dépouilles mortelles de leurs parents devant la morgue de l'hôpital, des populations ont spontanément attaqué hier les locaux de la morgue, puis ont défoncé la porte centrale. A l'intérieur, une dizaine de corps sera arrachée des tiroirs de la morgue pour être acheminée à leurs lieux d'inhumation. Aussitôt informés, la direction de l'hôpital a fait appel aux services de sécurité de l'hôpital, qui vont être néanmoins impuissants face à la furie des assaillants. Et rapidement, c'est un autre groupe d'individus qui est entré en scène pour cette fois-ci prendre d'assaut la cour de la morgue. Il s'en est suivi des insanités à endroit de la direction. « C'est odieux et inadmissible que des corps même soient refermés, et même traînés au sol, dans une morgue, depuis le week-end, alors que leurs parents veulent les récupérer, pour leur enterrement », dixit un des parents. Et au même moment, devant la porte centrale de l'hôpital, des accompagnants des malades ont à leur tour envahi la route nationale N°1 pour manifester leur mécontentement. Ils manifestent contre le mépris dont ils font preuve à l'encontre de leurs malades. Il a fallu même l'intervention du commissaire central, Oumar Maal, venu calmer les manifestants, pour rétablir l'ordre. Pour rappel, un bras de fer oppose les travailleurs à leur direction générale.
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