Remous à la Sénélec : La gestion de Samuel Sarr décriée

Après le courroux exprimé par les Sénégalais face aux coupures incessantes d'électricité, c'est au tour des travailleurs de la Senelec d'élever la voix contre leur Directeur général. Le personnel de cette société décrie, en effet, la gestion tatillonne de Samuel Sarr qu'ils accusent de verser dans des dépenses inopportunes.

Apparaissant aux yeux de l'opinion comme le diable qui les plonge dans les ténèbres, le directeur général de la Senelec doit maintenant faire face aux remontrances de ses collaborateurs qui, à l'instar des autres franges du tissu social, sont loin d'être contents de sa manière de gérer leur ‘boîte’. En effet, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le syndicat unique des travailleurs de la Senelec (Sutelec) remet en cause la capacité de Samuel Sarr à tirer d'affaire la Senelec. Aux yeux des salariés de la société d'électricité, l'actuel Dg de la Senelec a posé trop d'actes qui édifient sur le peu de souci que ce dernier a pour l'avenir de la boîte. A en croire le Sutelec, ‘au-delà des questions de combustible, la Senelec souffre de sa gestion tatillonne et affairiste. Une situation qui compromet fortement le développement national qu’il urge d’inverser et de booster sous le rapport d’un autre paradigme managérial’. Selon le syndicat affilié à l'Unsas, au lieu de faire face à l'urgence du moment, en aidant une entreprise ‘sous perfusion financière’ à se relever, le patron de la Senelec verse dans des dépenses inopportunes, caractérisées par ‘des endettements à coup de milliards sur un dispatching national, la boucle 90 kv de Dakar, la construction d’un immeuble à Vincent’.

Pourtant, souligne le communiqué émanant de la Rue Vincens, Samuel Sarr avait tout pour réussir à la tête de sa société. Pour corroborer cette affirmation, les syndicalistes évoquent les immenses avantages dont a bénéficié M. Sarr et qu'aucun de ses prédécesseurs n'a eus. En outre, soutient le Sutelec, l'Etat a consenti beaucoup d'efforts pour régler la crise énergétique. Mais, ces sacrifices ne peuvent être visibles du fait de la mauvaise gestion des ressources de la Senelec par son Dg. Sous ce rapport, les camarades de Mademba Sock rappellent le système de compense, la subvention de la Senelec et ‘l’achat d’un maximum d’actions à la Société africaine de raffinage, par l’attribution d’une licence d’importation de combustible à hauteur de 25 % des besoins, afin de freiner la boulimie des pétroliers et pour éviter à la population, déjà fortement secouée par l’inflation galopante, de supporter les hausses du prix du baril répercutées sur les factures d’électricité’. Malgré ce soutien de l'Etat, la Senelec peine à sortir la tête de l'eau, se désole le syndicat de Mademba Sock. Et pour sauver cette société qui est à ses yeux capitale, le Sutelec ‘lance un appel aux vaillants cadres pour une reprise en main de notre chère Senelec car Samuel, le folklorique, a montré ses limites, et vous devez aider la société à sortir de l'impasse dans laquelle il l'a plongée’.