
Dans une
interview exclusive accordée à L’Observateur, l’ex-ministre de
l’Intérieur raconte son arrestation par la Brigade d’Intervention
polyvalente et son face-à-face avec le procureur. Parlant
de son arrestation, Ousmane Ngom déclare : « Je n’ai jamais été
menotté. Les policiers, qui étaient venus (N.d.r. : pour l’interpeller à
Kolda), ont été très corrects. C’est vrai qu’ils sont entrés par
irruption, de manière un peu spectaculaire. Ils m’ont salué, j’étais en
train de finir ma douche, ils m’ont laissé terminer ma toilette et
m’habiller. Ensuite, je suis allé vers eux et ils m’ont décliné le but
de leur présence. Ils m’ont fait savoir qu’ils étaient là sur ordre du
procureur général pour me faire comparaître devant lui à Dakar. Je leur
ai répondu que j’étais à leur disposition. Cela s’est passé de la façon
la plus courtoise. Au moment même où l’on quittait la chambre, je leur
ai demandé d’attendre que je prenne quelques provisions, des canettes de
boisson et des bouteilles d’eau qui étaient dans le frigo, car j’étais
préparé à partir par la route. Ce que j’ai fait en les mettant dans un
sachet et, une fois dans le véhicule, j’ai même dit que je devais en
prendre beaucoup plus pour pouvoir leur en servir en cours de route.
C’est à ce moment-là que j’ai été informé que le transport se ferait en
avion », raconte l’ancien ministre de l’Intérieur.
Devant
le procureur, dit-il, il ne s’est rien passé. Il raconte qu’il a
attendu au tribunal pendant plusieurs heures et, au bout du compte, le
Procureur l’a fait entrer dans son bureau pendant 5 minutes pour causer.
« Et après, il m’a dit : « Vous pouvez aller poursuivre votre campagne
". Nous n’avons pas fait d’audition, ni de procès-verbal. Donc, je peux
dire que je n’ai pas été entendu. La première fois également, après mon
retour spectaculaire de Kolda, c’est exactement la même chose qui
s’était passée. Après la journée et la nuit que j’ai passées à la
caserne (N.d.r. : Samba Diéry Diallo) de la Gendarmerie de Colobane
(N.d.r. : Dakar), quand je suis arrivé au tribunal et ai été introduit
dans le bureau du procureur de la République, il m’a demandé de rentrer
chez moi. Il ne m’a pas entendu. Il m’a simplement dit : « Quand vous
aurez le temps, la semaine prochaine, vous passerez pour qu’on puisse
clore ce dossier ». Il m’avait même dit que je pouvais passer le mardi,
je lui ai répondu que cela risquerait d’accentuer le retard pour ma
campagne électorale, il m’a dit donc de venir lundi à midi. C’est ce qui
explique donc que j’y sois allé lundi à midi. Et nous avons causé entre
Sénégalais », fait-il remarquer.
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