
Le Sénégal ne peut tomber dans le chaos à cause de l’existence de ‘’nœuds’’ et de la capacité de négociation des acteurs politiques, a estimé l’historien sénégalais Mamadou Diouf.
‘’J’’ai toujours pensé — peut-être, j’ai tord — mais je crois qu’il n’y aura jamais cette situation de chaos. A cause de l’existence au Sénégal de ce qu’on pourrait appeler des nœuds‘’, a-t-il notamment dit, dimanche, au cours de l’émission Grand Jury de la RFM.
Mamadou Diouf a souligné aussi comme facteur qui permet d’éviter le chaos ‘’la capacité des Sénégalais à pouvoir négocier et à pouvoir constamment ébaucher des voies de sortie’’.
Il a rappelé qu’après les événements postélectoraux de 1988 et la crise sénégalo-mauritanienne de 1989, on a trouvé des solutions.
‘’Aujourd’hui, c’est à quoi on assiste effectivement. On assiste à une reprise de cette capacité des Sénégalais, des jeunes du quartier, à la nation, à essayer de trouver des solutions aux problèmes’’, a souligné Mamadou Diouf.
L’enseignant au Columbia University (Etats-Unis) ‘’n’a pas peur, même s’il peut y avoir des actes de violences, des crises très compliquées’’.
‘’Le chaos que prédit le président Abdoulaye Wade ne peut pas exister (...). Il y a des institutions solides au Sénégal comme l’armée, les institutions maraboutiques’’, a souligné l’historien.
Le président Wade a déclaré récemment dans un entretien avec le journal catholique français La Croix que son départ immédiat du pouvoir va créer ‘’une situation de chaos pire que la Côte d’Ivoire’’. L’historien a déploré le fait que le champ politique sénégalais est ‘’tellement personnalisé’’ et un ‘’investissement exagéré’’ sur le politique.
Mamadou Diouf est un spécialiste de la période coloniale. Il porte régulièrement un regard critique sur l’évolution sociopolitique de l’Afrique. Il est l’auteur de nombreuses publications sur le Sénégal, son histoire, sa gouvernance.
Diouf a été enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar. Il a dirigé le département de recherche et de documentation du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA), de 1991 à 1999, date à laquelle il s’installe aux États-Unis.
Il enseigne alors à l’Université du Michigan et participe aux travaux du Centre d’études africaines et afro-américaines. En juillet 2007 il prend la tête de l’Institut d’études africaines à l’École des affaires internationales et publiques de l’Université Columbia à New York.
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