
C’est le ministre mauritanien des Affaires religieuses, Ahmed Ould Nini, qui a procédé ce samedi 23 octobre 2010 au Palais des congrès de Nouakchott à l’ouverture des travaux de ce deuxième symposium international sur la Mouridya. Venus des quatre coins du monde, les érudits (toutes obédiences confrériques confondues), qui ont fait le déplacement, ont, à l’unanimité, magnifié l’action de la Mouridya à l’aune des enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba, présenté comme un soufi épris de foi, de paix, d’amour du prochain et de savoir.
Au nom du chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, le ministre des Affaires religieuses s‘est longtemps appesanti sur l’impact de ce colloque, le deuxième du genre organisé par le Président de la Fondation Khadimou Rassoul de Mauritanie, Serigne Cheikhouna Mbacké Ibn El Hadj Bara Falilou.
Ces assises sont, à ses yeux, « un lien islamique très fort devant permettre un meilleur rapprochement entre les peuples sénégalais et mauritanien ».
Pour Ahmed Ould Nini, le thème lié au soufisme dans la consolidation de la paix dans le monde est d’actualité dans un monde tourmenté, en proie à des conflits de toute nature. Le soufisme est en réalité un ciment entre les peuples, une éducation de l’âme qui permet aux êtres humains de s’accepter et surtout de s’aimer, insiste l’autorité ministérielle, qui invite les Sunnites du monde entier à s’approprier les enseignements de Khadimou Rassoul.
Comme pour emboîter le pas au ministre mauritanien, son Excellence l’ambassadeur du Sénégal en Mauritanie, Amadou Cheikh Kane, a apporté le message de paix et de fraternité du président Abdoulaye Wade, avant de remercier le chef de l’Etat mauritanien, qui accepté la tenue à Nouakchott de telles assises.
Pour sa part, Ndiouga Sakho, Pdg de la Sapco, par ailleurs un des grands artisans de ce symposium, retient que la voie tracée par Serigne Touba est tout simplement celle de l’Islam.
Le Cheikh, assure-t-il, très en verve, n’a point fondé une confrérie. Il a juste montré la voie du salut. Ndiouga Sakho rappelle à l’envi la pertinente remarque de Jean-Marie Antoine Lasselle, administrateur colonial de Diourbel en 1915, qui soutenait avec force ceci dans un rapport adressé à son supérieur basé à l’époque à Saint-Louis : « ce Cheikh détient une puissance innée. La soumission des hommes envers lui est extraordinaire. Il détient une pureté de cœur, une bonté, un amour du bien, au service d’une mission prophétique. On a porté sur lui de fausses accusations... »
Le témoignage de ce fonctionnaire colonial sur Cheikh Ahmadou Bamba vaut à coup sûr son pesant d’or. Il fait ressortir notamment la dimension universelle de cet apôtre de la paix, du travail et du pardon dont la mission sur terre était strictement basée sur le Coran et la Sunna du prophète Mohamed (Psl).
Figurant parmi les hommes de savoir qui ont présenté de brillants exposés au cours de ce symposium de Nouakchott, le directeur de l’Institut africain de la finance islamique, Mouhamadou Lamine Mbacké, a rappelé que le Cheikh a toujours insisté dans ses enseignements sur la nécessité du musulman de travailler dur pour sa survie et sa prospérité sur terre.
C’est tout le sens de la fameuse mystique du travail que les Mourides considèrent d’ailleurs comme un bréviaire. C’est dans cet ordre d’idées que le colloque de Nouakchott a retenu la nécessité d’une promotion de la finance islamique car Allah dit que : « ceux qui pratiquent les taux d’intérêt de même que l’usure font des choses illicites ».
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