
THIÈS - À la grande mosquée de « Moussanté » où il a prié, sous la direction de l’imam ratib, Babacar Ndiour, Idrissa Seck est revenu sur «le respect de la Constitution et la loi par tous». À ses yeux, si ces deux dernières, qui fondent l’autorité du président de la République, pour qu’il «nomme et dégomme quelqu’un du jour au lendemain», sont «violées par les plus hautes autorités de l’Etat», la société «s’écroule, s’effondre». Puisque, explique-t-il, «c’est la loi elle-même, la Constitution elle-même, qui fondent l’existence du président de la République qui lui donnent ses prérogatives». Comment donc, s'est demandé Idrissa Seck, «Abdoulaye Wade veut-il qu’on respecte ses prérogatives, les droits que la Constitution lui donne, s’il viole la même Constitution qui est la source de son pouvoir ?».
Le maire de Thiès, qui ne saurait accepter qu’on ne respecte pas la Constitution qui est «la mère des lois», de demander aux croyants : «Lequel d’entre nous accepterait que quelqu’un vienne violer sa fille ?». L’ancien Premier ministre de marteler à l'endroit des Sénégalais : «Si nous acceptons que la Constitution soit violée, nous pouvons aller nous mettre nus dans la rue et offrir au président de la République de faire de nous ce qu’il veut. Nous ne sommes plus des citoyens, nous sommes des esclaves. Ce que je n'accepterais pas».
Idrissa Seck, qui n’a pas perdu de vue que la fête de Tabaski a pour origine la célébration du «respect du pacte souscrit et de l’alliance entre Dieu et les hommes à travers Abraham», le «respect de la volonté de sacrifier même son propre fils pour honorer l’engagement pris, de la parole donnée», n'a pas manqué d'insister sur le fait que l'Aïd el Kébir rend hommage, naturellement, au Prophète Abraham qui, pour ce fait, a bénéficié d’une «mention honorable sur les langues de la postérité», au-delà de la Communauté juive, incluant la communauté chrétienne, entre autres.
En phase avec le sermon de l'Imam, l'édile de Thiès vilipende Karim Wade
THIÈS - Par rapport au sermon de l’Imam de la grande mosquée de « Moussanté », Babacar Ndiour, le maire de Thiès a indiqué qu'il renvoie toujours à «des bases totalement immuables, fixées pour l’éternité».
Selon Idrissa Seck, «dans les attributs du croyant, il y a ceux qui préservent les dépôts à eux confiés et qui, donc, ne les volent pas, mais honorent les engagements qu’ils prennent. C’est une définition coranique de la bonne conduite». Pour lui, il est normal que l’imam rappelle chaque fois cette «responsabilité-là à ceux qui assument des charges publiques».
Le Président de «Rewmi» a trouvé «très révélateur» ce qu’a dit l’imam de la grande mosquée de «Moussanté». Et d'argumenter : «Lorsqu’au niveau de l’opinion publique nationale, les gens ont conscience que, pour certains, on n’aura pas besoin de commission rogatoire ou d’enquête sur cinq ans, c’est du flagrant délit. Il est possible d’aller tout de suite se rendre compte de leur enrichissement illicite, puisqu’ils n’ont pas la capacité de démontrer l’origine licite des ressources dont ils bénéficient. Lorsque ça atteint ce niveau-là, c’est un niveau d’alerte maximale en direction des gouvernants».
Et le maire de Thiès de penser que «cela devrait conduire ces derniers à revisiter leur conduite. Puisque l’opinion est là, qui observe, traque. Et il est essentiel que chacun puisse justifier les ressources dont il bénéficie».
Sur un certain nombre de faits qui nécessitent d’être, au minimum, étudiés, l’ancien Premier ministre d’être catégorique :«Combien de livres, d’articles, de clameurs publiques avons-nous lus sur le fils du président de la République. Pas une seule enquête. Aucun rapport d’Ige. Aucun rapport de police. Rien !». Idrissa Seck demande aux Sénégalais s’ils trouvent ça «normal».
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