
Malgré leur supériorité numérique (52 % de la population), les femmes sénégalaises, du fait de certaines pressions à la fois d’ordre culturel, familial et économique, peinent à s’engager comme il faut dans le mouvement syndical. C’est l’avis des panélistes qui se sont exprimées, hier, à la Fastef (ex- Ecole normale supérieure), à l’occasion de la journée d’étude de la Convention nationale des femmes du Syndicat autonome des enseignants du moyen et du secondaire du Sénégal.
En Afrique, au Sénégal en particulier, il est difficile pour la femme de s’engager comme il le faut dans le mouvement syndical. C’est fort de ce constat que s’est organisée, hier, à la Fastef (ex-Ecole normale supérieure), la journée d’étude de la Convention nationale des femmes du Syndicat autonome des enseignants du moyen et du secondaire du Sénégal (Saemss). Les différentes panélistes ont surtout mis l’accent sur les pressions qui pèsent sur elles et qui font qu’aujourd’hui, il ne leur est pas facile de s’engager comme il faut dans l’action syndicale. Selon Awa Wade, inspectrice de l’éducation et secrétaire générale adjointe de l’Uden, chargée du Genre, ‘compte tenu du fardeau qui pèse sur elles, les femmes ne peuvent pas s’engager comme il faut dans le mouvement syndical’. La preuve, selon elle, est la division sexuelle du travail, le faible niveau d’instruction et de formation, la faible présence des femmes dans la gestion des affaires publiques, les bas salaires, la féminisation de la pauvreté.
Il s’y ajoute que les femmes occupent aujourd’hui 80 % du travail non rémunéré. Ce qui a fait dire à Aminata Diome Sy, présidente de la Convention nationale des femmes du Saemss, que ‘les femmes subissent une grande injustice’. La secrétaire générale du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) Diatou Cissé a, elle aussi, déploré la sous représentativité des femmes dans les plus hautes sphères de décisions du mouvement syndical. Pour celles qui y parviennent, la patronne du Synpics déplore le fait qu’elles soient considérées comme des ‘sorcières’, comme des ‘femmes incapables de faire un compromis’. De ce fait, ajoute-t-elle, ‘Les femmes leaders ne sont pas épaulées, ni écoutées, et sont laissées à elles seules’.
C’est pourquoi, lance-t-elle à l’endroit de ses camarades : ‘Nous devons revoir nos stratégies de lutte et ne pas seulement nous focaliser sur les revendications d’ordre pécuniaire.’ Quant à Marième Sakho Dansokho du Syndicat des professeurs du Sénégal (Sypros), elle a appelé ses camarades à prendre en compte les arguments des autres, à être souples et à s’exprimer avec clarté et précision.
DIATOU CISSE, SECRETAIRE GENERALE DU SYNPICS : ‘Je suis devenue leader syndicale par défaut’
La secrétaire générale du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) n’a pas été avare en confidences, hier, à l’occasion de la journée d’étude de la Convention nationale des femmes du Syndicat autonome des enseignants du moyen et du secondaire du Sénégal (Saemss). Devant ses camarades enseignants, Diatou Cissé confie : ‘Vous savez, avant de commencer mon propos, j’aimerai bien vous faire une confidence, je suis devenue leader syndicale par défaut’.
A l’en croire, c’est souvent le manque de femmes dans les lieux de prise de décisions au niveau des rédactions qu’elle fréquentait, qui l’a poussé à militer dans le Synpics pour défendre la cause des femmes. D’ailleurs, sur sa nomination comme secrétaire générale du Synpics, elle révèle : ‘Personnellement, je ne me suis pas battue pour devenir secrétaire générale du Synpics’, avant d’ajouter : ‘Ce sont les hommes qui sont venus me chercher parce que le syndicat commençait à s’essouffler et il fallait créer la rupture en nommant une femme à sa tête’.
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