
Les éléments des renseignements généraux ne sont pas d’accord avec la manière dont la traque des jihadistes est menée au Sénégal. Ils estiment, selon l’Obs, que Macky Sall a ouvert la seule piste de recherches dans laquelle tous les fouineurs et les bonnes volontés se sont engouffrés : celle des étrangers suspects par leurs accoutrements ou nationalités. Ce que les pouvoirs publics ignorent, affirment-ils, c’est que les réseaux terroristes utilisent des relais au sein des populations autochtones. En clair, des citoyens sénégalais servent d’indicateurs, de représentants, de chargés de propagande, de sergents-recruteurs, personnes ressources aux états-majors des islamistes. Ces derniers ne s’aventurant pas à envoyer des émissaires dont l’allure pourrait susciter des interrogations, voire une arrestation.
Les hommes de terrain pensent donc que le combat devrait être laissé à l’entière discrétion ou appréciation des professionnels de la sûreté et de la sécurité. Aussi redoutent-ils des débordements de la part des non-initiés qui pourtant se sont investis à fond dans la traque, ou que, par la faute d’un excès de médiatisation pour la recherche de retombées purement personnelles et politiques la montagne accouche, à terme, d’une toute petite souris, entrainant du coup une privation de liberté à des personnes dont la culpabilité n’est pas formellement établie.
Les services de renseignements officiels souhaitent procéder à des filatures discrètes qui pourraient durer dans le temps, à une localisation de toutes les attaches et relations personnelles des présumés membres de réseaux terroristes.
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