C’est avant-hier nuit qu’une cargaison de 30 000 tonnes d’hydrocarbures a accosté sur les bords du Port autonome de Dakar. Les autorités du ministère sénégalais de l’Energie l’ont annoncé, hier, à Dakar, en marge de la Réunion des ministres de l’Energie des pays africains non producteurs de pétrole.
Encore une solution ponctuelle, dira-t-on, mais une solution quand même pour soulager en tout cas pendant deux semaines, les ménages et l’activité socio-économique du pays qui font, depuis quelques jours, les frais de l’assèchement des cuves de la Sar et donc de la Sénélec qui dépend encore de la raffinerie pour s’approvisionner en combustibles. Solution ponctuelle, disions-nous, mais qui, selon Maître Madické Niang, ministre de l’Energie, « a une certaine indication sur le futur.»
Le futur immédiat pour la Sénélec qui dispose désormais de licence d’importation pour s’approvisionner directement sur le marché international, c’est l’arrivée de deux bateaux de combustibles dans la fourchette du 5 au 10 août prochain, si l’on en croit le ministre. « Une grande première pour une société nationale d’électricité en Afrique», s’enthousiasme Maître Madické Niang.
En attendant, la Sénélec devra se contenter des 20 000 tonnes qui vont résulter de la cargaison de 30 000 tonnes de la Sar et qui devraient permettre à l’entreprise d’électricité une consommation de seulement vingt-jours. Solution ponctuelle, disions nous.
Oryx loue ses bacs à ses « adversaires »
La Sénélec est entrain de construire ses propres bacs de stockage d’hydrocarbures, les autorités sénégalaises le répètent sans cesse. C’est vrai qu’il est là également, l’enjeu, car les seuls capacités de la Sar ne permettent qu’une autonomie de 35 jours, là où la norme standard édictée est de 90 jours.
D’ici à ce que la Sénélec dispose de ses propres bacs de stockage, la question qui se pose est de savoir où va-t-elle stocker les produits des deux cargaisons qui vont arriver en début août. La réponse semble être trouvée par les autorités sénégalaises qui, nous dit le ministre de l’Energie, ont signé un protocole d’accord avec la société Oryx (tiens, tiens…) pour utiliser ses cuves restées inexploitées sur la plateforme portuaire depuis que le groupe-distributeur suisse est en bisbille avec l’administration douanière sénégalaise. Le protocole d’accord en question autoriserait donc la Sénélec à utiliser les cuves en question moyennant une certaine somme d’argent.
Ce qu’il y a, c’est que la Sar qui vend essentiellement à la Sénélec risque de se retrouver toute penaude et ça sent le chômage technique au niveau de la raffinerie.
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