C’est la faillite du système bancaire aux Etats-Unis qui a déclenché la crise financière au niveau mondial. Une situation de panique qui a propulsé beaucoup de structures à se réfugier sous l’aisselle d’autres grands groupes bancaires. Au Sénégal, l’on se demande si certaines banques comme l’ancien Crédit Lyonnais ne céderont pas face aux Marocains d’Attijari Bank qui, depuis 2006, se signalent par une acquisition en série des banques nationales.La crise financière mondiale a fini de démontrer que les structures bancaires aux capitaux faibles auront, à long terme, du mal à tenir. Une situation qui avait poussé, en Europe, les grandes institutions bancaires à racheter les parts d’autres en difficulté. Cette démarche était soutenue par la fameuse formule de la régulation des capitaux. Pourtant, au Sénégal, même avant le déclenchement de la crise, un groupe bancaire comme Attijari Bank, s’était déjà signalé dans ce processus qui consiste à injecter de l’argent dans le capital de certaines banques de la place. Ce groupe marocain, bénéficiant d’une bonne santé financière, figure, depuis quelques années, parmi les dix premières banques en Afrique. Son objectif étant de contribuer à l’édification d’une grande institution financière capable de se mesurer aux grandes structures bancaires du monde.
C’est en 2006 que ce groupe s’offre la Banque sénégalo-tunisienne (Bst), dont il détient les 66,67 % du capital, laissant aux privés 21,1 %, 7,23 % à la Bst et 5 % à l’Etat du Sénégal. Une année plus tard, soit en 2007, il jette son dévolu sur la Compagnie bancaire ouest africaine (Cbao), créée en 1853 et qui avait fini par être la deuxième banque du Sénégal. Et nul doute que ces reprises occasionneront une période de transition durant laquelle les exigences de cette fusion seront matérialisées. Des opérations actuellement en cours et qui devront impulser une nouvelle orientation à ces banques phagocytées. Devenu, depuis lors, Attijari Bank Sénégal, ce groupe bancaire marocain, renforcé par ces opérations, ne s’arrêtera pas en si bon chemin.
Surtout en cette période de crise où toutes les banques cherchent à se fortifier. Et dans cette même dynamique, les difficultés subies par le Crédit agricole français, la première banque française, durant la période de grand flottement du système bancaire, incitent à penser au Crédit du Sénégal. Jadis Crédit Lyonnais, cette structure devient le Crédit Lyonnais du Sénégal après avoir acquis l’Usb, en 1989. Mais, ce n’est qu’en 2003 que le Crédit agricole français s’adjuge les 95 % du capital du Crédit Lyonnais Sénégal. Aujourd’hui, ce fleuron important du réseau bancaire sénégalais pourrait figurer sur le schéma des Marocains qui, à ce rythme, risquent de contrôler la quasi-totalité du système bancaire sénégalais.
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