
A côté de cette contrainte, se pose avec acuité le problème de site de recasement de ces marchands ambulants, souligne l'étude. ‘L'octroi de site constitue la première priorité pour la majorité des marchands ambulants interrogés’, a indiqué M. Diop selon qui ‘l'occupation anarchique de la voie publique par les marchands ambulants constitue un frein à la mobilité urbaine et influe négativement sur l'environnement des affaires. Cette occupation est généralement source de conflits entre les marchands ambulants, les populations riveraines et les pouvoirs publics. Les tentatives de déguerpissement ont souvent entraîné de violents affrontements entre les acteurs du commerce ambulant et les forces de l'ordre, occasionnant des dégâts collatéraux, comme en attestent les événements de novembre 2007’.
En plus de l'absence de sites appropriés, l'accès au financement est l’autre priorité des marchands ambulants, d'après l'équipe d'enquête de l'Observatoire économique de la Chambre de commerce de Dakar. Les marchands ambulants, indiquent les rédacteurs du document, éprouvent d'énormes difficultés pour trouver les financements nécessaires auprès des institutions financières. ‘Seuls 14 % des acteurs enquêtés ont accès au crédit bancaire’, souligne-t-on. Selon Aliou Diop, cette situation résulte principalement d'une culture bancaire relativement faible chez les marchands ambulants. En effet, seuls 20 % des acteurs déposent leurs recettes auprès des banques et des systèmes financiers décentralisés (Sfd). Ces difficultés de financement de leurs activités se traduisent souvent par un niveau d'investissement assez faible.
Si l'on se fie à l'étude de cet Observatoire, l'absence de statut juridique, la volatilité et le faible niveau des recettes constituent pour les marchands ambulants, des obstacles majeurs pour bénéficier de la couverture sociale. C'est ainsi qu'en dépit de leur contribution à l'activité économique nationale, les marchands ambulants sont souvent exclus du système de la couverture sociale. Et pour cause, explique le directeur de l'Observatoire économique, le dispositif actuel de protection sociale ne prend en compte que les travailleurs du secteur formel, laissant en rade le reste de la population. Or, ces marchands ambulants sont aussi exposés, sinon plus que les travailleurs du secteur formel, aux aléas de la vie courante comme les maladies, la vieillesse, les accidents etc.
0 Commentaires
Participer à la Discussion