
Sous nos tropiques, les hommes politiques, dans leur immense majorité, n’ont pas le courage de franchir dignement ce pas lorsqu’ils sont désavoués par la population ou ne sont plus dans les bonnes grâces de leurs mandants. Sous l’ère de l’Alternance, quelques-uns ont (sous la contrainte ?) choisi de partir. Qui pour ‘mettre le président de la République à l’aise’, qui pour aller laver leur honneur avant de revenir à leurs postes. C’est ainsi qu’à l’aube de l’Alternance, le pays avait assisté à la ‘démission’ de Marie Lucienne Tissa Mbengue, alors fraîchement promue ministre de l’Education nationale. Quelques années plus tard, c’était au tour de l’ancien ministre de l'Economie et des Finances et actuel président de l’Assemblée nationale, Mamadou Seck, de s’illustrer à travers ce geste de grandeur. En effet, rattrapé par son passé à la Somicoa dont il était le Directeur général, le maire de Mbao avait démissionné de ses fonctions de ministre de l'Economie et des Finances le 23 mai 2001, quelques jours après sa nomination au sein du gouvernement de Mame Madior Boye, pour aller se faire blanchir avant de réintégrer l’attelage gouvernemental. A sa suite, perdus par le naufrage du bateau Le Joola en 2002, les anciens ministres Youba Sambou et Youssoupha Sakho étaient obligés de jeter l’éponge, à cause de l’implication de leurs départements dans la gestion de ce navire de transport qui faisait la liaison entre Dakar et la région Sud du pays. Cependant, ces deux démissions ne pouvaient être qualifiées d’acte de responsabilités car les deux hommes étaient presque poussés à la sortie par les partisans du régime qui voulaient donner des gages.
Puis, ce fut le tour du ministre-chef de cabinet du président de la République, Pape Samba Mboup, cité dans une affaire de mœurs. Avant qu’il ne soit rétabli dans ses fonctions. Très critique à l’endroit de ses frères de parti, l’ancien chargé de mission du président de la République, Moustapha Diakhaté avait, également, préféré renoncer à son poste.
Par la suite, il a fallu attendre plus de sept ans pour voir un ministre quitter de son propre gré l’attelage gouvernemental avec les démissions de Mamadou Abdoulaye Sow, ministre du Budget et celle de Aïda Mbodj, éphémère ministre de la Transformation des produits alimentaires. Aujourd’hui, avec la démission annoncée de l’actuel ministre de l’Energie et des biocarburants, pour son incapacité à prendre en charge le problème de l’électricité, c’est une vertu rare chez les bleus qui vient d’être réhabilitée.
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