
Des frappes aériennes efficaces. Selon l'amiral Philippe Coindreau, qui commande la force française déployée au large de la Libye, les raids d'hélicoptères de combat français et britanniques commencent à être payants. Lors d'un point de presse depuis le porte-avions Charles de Gaulle, il a souligné l'intérêt et l'efficacité des «raids conjoints» conduits avec les Apaches britanniques, parallèlement aux frappes des avions de chasse.
«Nos hélicoptères ont fait l'objet de tirs d'armes légères et de missiles sol-air très courte portée, sans aucun dommage pour eux», a-t-il précisé. Selon l'état-major des armées, les appareils français ont effectué 218 «sorties» au-dessus de la Libye au cours de la semaine écoulée et détruit 70 objectifs, dont une trentaine de bâtiments (des dépôts de munitions) et une quarantaine de véhicules militaires, ciblés aux deux tiers par les hélicoptères.
Des fonds pour le CNT. Alain Juppé a annoncé jeudi depuis Abou Dhabi que la France va débloquer au profit du Conseil national de transition (CNT), représentant les rebelles libyens, environ 290 millions d'euros qui appartenaient à la Banque centrale libyenne. «C'est une aide à des fins humanitaires. Il s'agit de faciliter les conditions de vie des populations dans les villes sous contrôle du CNT», a ajouté le ministre des Affaires étrangères. Auparavant, le vice-président du CNT, Abdel Hafidh Ghoga, a annoncé que le fonds international d'aide financière aux rebelles était désormais opérationnel. Par ailleurs, l'Italie va fournir 300 à 400 millions d'euros aux rebelles libyens, sous forme de prêts et de carburants. Pour sa part, le Koweït va débloquer 180 millions de dollars (124 millions d'euros), versés directement sur le nouveau fonds.
Le message de Wade à Kadhafi. Premier chef d'état étranger à se rendre à Benghazi depuis le début de l'insurrection, le président sénégalais Abdoulaye Wade a lu à la presse un message au colonel Mouammar Kadhafi lui demandant de quitter le pouvoir. « (...) Tu es arrivé au pouvoir par un coup d'Etat, il y a plus de 40 ans. Tu n'as jamais fait d'élections, tu as prétendu parler au nom du peuple. Tout le monde sait que c'est une dictature que tu as établie. Tu as commis beaucoup de choses horribles, même quand j'étais ici. J'ai vu à la télévision des jeunes pendus, pour que le peuple ait peur et obéisse. Tu as pris des décisions très graves, tu as fait exploser deux avions avec des femmes et des enfants, des innocents. Mais dans le monde des chefs d'Etat, il y a une sorte de loi d'omerta. Je te regarde maintenant dans les yeux, il faut arrêter les dégâts, les tueries, en faisant une déclaration unilatérale de cessez-le-feu. Je m'adresserai à la France, à la Grande-Bretagne, aux Etats-Unis pour leur demander d'arrêter les bombardements, mais seulement une fois que tu auras arrêté. Dans l'intérêt du peuple libyen, il faut te retirer de la politique, ne pas rêver de revenir. Si tu veux bien, je t'aiderai à te retirer du pouvoir. Plus tôt tu partiras, mieux ça vaudra (...) »
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