
Les travaux d’audit du fichier électoral devront, désormais, se dérouler sans l’opposition et la Société civile. Le décret de convocation du corps électoral est la goutte qui aura fait déborder le vase.
Les représentants des Coalitions de l’opposition et de la Société civile ont suspendu leur participation aux travaux de la mission d’Audit du fichier électoral. Ils demandent la convocation ‘immédiate’ de la réunion du Comité de pilotage de l’audit dudit fichier. Ce, pour ‘apprécier et faire des propositions utiles pour la poursuite, la bonne marche et le suivi des travaux de la Mission d’audit en vertu des prérogatives qui lui sont conférées par le décret n°2010-1398 du 21 octobre 2010’, indique un communiqué signé par les Coalitions Bennoo Siggil Senegaal, Bennoo Taxawal Senegaal, des Partis non-alignés et de la Société civile.
L’opposition et la Société civile disent noter un certain nombre de manquements dans la démarche du pouvoir. Notamment le dernier communiqué du ministre de l’Intérieur relatif au décret 2010-1519 du 15 novembre 2010 fixant au dimanche 26 février 2012 la date de la prochaine élection présidentielle et au décret n° 2010-1521 du 16 novembre 2010 instituant la Révision exceptionnelle des listes électorales dans la période du 1er décembre 2010 au 30 juin 2011 pendant que l’audit suit encore son cours. Ils considèrent que les objectifs, les procédures ainsi que le calendrier de l’audit du fichier électoral ont été fixés après une série de concertations entre les représentants de l’Administration, de la Commission électorale nationale autonome (Cena), du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), des partis politiques et de la Société civile, autour du Chef de la Mission exploratoire de l’audit et de ses collaborateurs. Que les termes de référence consensuels de l’audit du fichier électoral contenus dans le rapport final devront permettre, dans la phase pré-électorale, d’identifier les faiblesses et de proposer des mesures correctives.
Mais aussi, ils rappellent, dans le document, que ‘l’audit du fichier porte sur l’ensemble du processus électoral et essentiellement sur la chaîne d’inscription des électeurs (vérification de toute la procédure d’inscription, des commissions d’inscriptions jusqu’au serveur central incluant le mode de saisie, le transfert des données, le mode de traitement, les types d’erreurs, le mode de consolidation des données et l’impression et la distribution des cartes)’. Ainsi, ils se disent conscients des impacts significatifs des recommandations qui seront issues des travaux d’audit du fichier sur le processus électoral, de l’impossibilité d’une mise en œuvre de ces recommandations en dehors de la période de révision exceptionnelle. Ainsi donc, c’est avertis ’de l’impérieuse nécessité d’instaurer un dialogue permanant et consensuel entre les acteurs avant la prise de toute décision politique majeure concernant la gestion du processus électoral’ que les opposants et la société civile ont décidé de suspendre leur participation aux travaux. Ils rappellent, d’ailleurs, pour convaincre de leur argumentaire que ‘(…) le président de la République s’est engagé à faire appliquer toutes les recommandations qui résulteraient de l’audit et à ne prendre aucune initiative dans le cadre du processus électoral sans y être invités par les auditeurs’. Ils rappellent, également, la volonté exprimée par le Chef de l’Etat en 2009, à l’occasion du 49e anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, d’assurer la réalisation d’un audit indépendant du fichier électoral et la mise en place d’un comité de veille permanent sur le fichier jusqu’aux élections de 2012.
Toutefois, les signataires du communiqué se disent engagés et disponibles à travailler pour l’amélioration du système électoral sénégalais afin d’aboutir à un processus électoral ‘moderne et transparent’.
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