Deux ans après cet acte ignoble, l’un des acteurs de cet événement, décidé à soulager sa conscience, nous a confié : «Il faut que le monde sache que la fiabilité du renseignement n’est pas l’apanage des occidentaux. L’opinion internationale doit savoir qu’un petit pays nommé Sénégal avait averti les Usa sur ce qui se tramait contre Londres et on ne sait pourquoi les Américains ont laissé les gens mourir dans le métro». Cette confession est d’un agent des services français de renseignements. Pour étayer cette information, l’homme a soutenu que : «le MI5, le service secret britannique avait prévu la possibilité de replier son Quartier général en dehors du centre de Londres en cas de catastrophe imminente». Cette décision des services britanniques dont parle l’agent français aurait été prise en fin d’année 2004. Pour nous convaincre de la véracité de cette information, l’agent nous a donné le nom d’un autre homme de l’ombre. Officier des services de renseignements sénégalais, cet homme que nous avons rencontré à Dakar, soutient que c’est dans le courant d’août 2003 qu’il aurait eu des informations sur la préparation de ces attentats. En son temps, décidé à frapper à nouveau des intérêts anglo-saxons, des terroristes pakistanais avaient jeté leur dévolu sur le Sénégal. À en croire l’agent sénégalais, «les terroristes voulaient créer une compagnie aérienne à Dakar et, à partir du Sénégal, aller frapper Londres». Trouvant ces «investisseurs» louches, l’agent, qui avait déconseillé le Sénégal de leur donner le feu vert, s’était rendu à l’ambassade des Usa à Dakar pour les avertir. «Mais, les responsables de la sécurité m’ont reçu et n’ont rien fait». Soutient-il. Contacté, le service de sécurité de l’ambassade des Usa à Dakar a déclaré ne pas pouvoir donner d’informations. Son actuel responsable soutient qu’il est venu à Dakar un mois plus tard. Le service de presse de l’ambassade par le canal de Paul Houge, nous a fait comprendre que «suivant la politique du gouvernement de (son) pays, (il) ne peut commenter cette affaire». Loin de se décourager, l’agent sénégalais poursuivant ses investigations, s’était rendu à l’ambassade américaine à Paris. Et là aussi, la rencontre qui s’est tenue le 28 août 2003, de 12 heures à 14 h, est restée sans suite. Pour comprendre ce manque de considération pour une information aussi capitale, nous nous sommes rendu à l’ambassade, au 2, de la rue Gabriel à Paris, dans le 8e arrondissement. Contacté pour un rendez-vous, l’attaché de la défense n’a pas donné suite à notre demande. Si ces informations n’ont pas été mises à la connaissance des Londoniens et de l’opinion publique, les Américains avaient, par contre, averti leurs hommes sur l’imminence du danger. L’agent français, témoin de cette catastrophe affirme : "les craintes d'attentats terroristes avaient incité les agents du FBI basés à l'Ambassade des Etats-Unis à Londres à éviter d'utiliser le métro pour se déplacer". Comptant 274 stations et transportant jusqu’à 370.000 personnes aux heures de pointe, le métro de Londres est une cible de choix.
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