Le procès sur le meurtre de Ibrahima Bâ, survenu le 31 juillet dernier à Guédiawaye, s’est ouvert, avant-hier mercredi. Le coup mortel pourrait coûter au prévenu, Toussaint Kafoulouko Diatta, 30 millions de francs. Il sera fixé sur son sort mardi prochain.
Après plusieurs renvois, le tribunal des flagrants délits de Dakar a statué sur le procès de Toussaint Kafoulouko Diatta, poursuivi pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort de Ibrahima Bâ. Les faits se sont passés à la Cité Soleil de Dalifort. Le prévenu, qui a comparu libre, a déclaré que le jour du drame, c’est au retour d’une virée nocturne en compagnie de sa copine, qu’il avait croisé le chemin d’une bande d’agresseurs, composée de Ibrahima Bâ et son acolyte. C’était dans la nuit du dimanche 31 juillet 2011, vers trois heures du matin.
‘Nous étions attaqués par deux individus. Le premier menaçait ma copine pour soutirer son portable alors que l’autre m’attaquait directement avec un couteau. J’ai tordu son bras pour arracher le couteau et je lui ai assené un coup au moment où il voulait sortir une autre arme dans sa poche gauche. Lorsque je les ai aperçus, j’ai demandé à ma copine, Marie Thérèse Samb, de se mettre derrière moi’, se défend le prévenu. Après avoir donné le coup mortel à son protagoniste, il affirme être parti aviser ses parents qui se sont rendus sur les lieux pour constater le drame. Les déclarations du sieur Diatta sont corroborées par les témoins qui ont défilé à la barre, avec notamment la copine du prévenu, Marie Thérèse Samb.
L’avocat de la partie civile, dans sa plaidoirie, a relevé des mensonges sur les témoignages du sieur Touré et même sur l’enquête de la gendarmerie. Selon Me Moustapha Diop, ‘l’enquête a été faite par la brigade de la gendarmerie de Hann où travaille un certain Martin, qui est un oncle du prévenu, et le commandant Sambou qui est aussi le frère de la mère du prévenu. Donc l’enquête a été orientée pour sauver le prévenu’. Me Diop ajoute que même Sékou Touré a fait un mauvais témoignage, car il a déclaré à la barre qu’il a entendu les cris de ‘Zale, Zale’ ; alors qu’il ne l’a pas déclaré à l’enquête préliminaire.
Pour la partie civile, le procès-verbal est aménagé pour faire sortir le prévenu de la prison. L’avocat a plaidé pour le renvoi de cette affaire à la Cour d’assises, conformément à l’article 456 du Code de procédure pénale. ‘Il n’y a pas de légitime défense, car le prévenu a désarmé la victime avant de l’assener un coup mortel en choisissant la poitrine’. Au final, l’avocat de la partie civile a demandé au tribunal de déclarer le prévenu coupable d’homicide volontaire et de renvoyer cette affaire aux assises. Il a demandé au cas échéant, la somme de 30 millions pour réparer le préjudice causé au défunt, car la victime a laissé une veuve et deux enfants.
Mes Kayossi et Martin Diatta ont déclaré d’emblée l’irrecevabilité de la constitution de partie civile, car il n’y a pas de papiers qui attestent qu’il y a des héritiers. Selon Me Kayossi, ‘c’est une légitime défense, car Ibrahima Bâ est un agresseur. La preuve, aucun membre de sa famille n’est présent dans la salle’. Pour Me Diatta, Toussaint a fait une réaction de survie. ‘La mère de la victime est allée jusqu’au domicile de la mère du prévenu pour lui présenter des excuses. Elle a déclaré que son fils Ibrahima était un agresseur’, a-t-il plaidé. Il soutiendra que si son client ne s’était pas défendu, il serait en ce moment enterré. Pour les avocats de la défense, la partie civile n’a pas de preuve qui démontre que l’enquête préliminaire a été orientée. L’affaire est mise en délibéré au 30 août 2011.
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