
Mamadou Ndiaye a une singulière façon de remercier sa bienfaitrice. Bénéficiant de l’hospitalité et des largesses de la dame Aminata Sakho qui vit dans le même quartier que lui, le sieur Ndiaye, mécanicien de son état, se « tape » la fille de sa bienfaitrice en secret. Une mineure âgée de 15ans. Une voisine vend la mèche à la maman de la collégienne, qui tombe des nues. Et pour en avoir le cœur net, elle conduit sa fille dans une clinique. Le certificat médical établi fait état de déchirures hyménales anciennes, d’infection vaginale et de signes de grossesse. La maman de la jeune fille porte plainte et le mécano est arrêté et déféré.
C’était le 8 juin dernier. L’affaire était une fois appelée à la barre avant d’être renvoyée à ce mardi 10 juillet car le prévenu avait piqué une crise. Pour les intérêts civils, les conseils de la partie civile, Mes Pape Sène et Diène Ndiaye, ont réclamé 5millions de francs. Le prévenu sera fixé sur son sort dès demain le 12 juillet. Mamadou Ndiaye né en 1983 à Rufisque, tailleur de son état, a abandonné l’école en classe de 3ème secondaire pour d’apprendre son métier. Voisin de la famille de Mlle S. Guèye, âgée de plus de 15 ans, élève dans un collège de la place, il est accusé de pédophilie et détournement de mineure. Suite à la plainte déposée le 2 juin par Aminata Sakho, maman de la victime, à la brigade de recherches de Rufisque le mis en cause est arrêté et déféré au parquet le 8 juin dernier. Le sieur Ndiaye a comparu à la barre du tribunal des flagrants délits ce mardi 10 juillet, pour répondre des faits qui lui sont reprochés.
Dès l’interrogatoire, la collégienne a narré les circonstances dans lesquelles elle a entretenu des relations intimes avec le tailleur. Mlle Guèye a avoué avoir eu des rapports sexuels à six reprises avec le prévenu, soit au domicile du tailleur ou dans sa propre chambre dans la maison familiale. Pour ce dernier cas de figure, elle précise que c’était à des moments où les membres de la famille étaient absents, seule la femme de ménage y était présente mais elle n’a jamais prêté attention à leurs agissements. Le prévenu est passé aux aveux, cependant Mamadou Ndiaye a laissé entendre qu’il n’a eu deux relations intimes Mlle S. Guèye, la première fois c’était chez lui dans sa propre chambre et la deuxième fois dans la chambre de la fille. « Nous sortons ensemble depuis quatre ans, je l’ai connue alors qu’elle était fillette, je fréquentais régulièrement leur maison, car sa maman m’avait bien accueilli. Deux fois Seynabou Guèye est venu dans mon atelier pour causer avec moi, souvent elle s’accompagnait de certaines de ses copines », avoue le tailleur.
Aminata Sakho, mère de Mlle S. Guèye a déclaré n’avoir jamais soupçonné les agissements du prévenu. « Mamadou Ndiaye venait prendre le café chez moi, j’ai fait tout fait pour lui. Une voisine m’a signalé ses relations avec ma fille. Et j’ai conduit ma fille dans une clinique où le certificat médical a fait état de déchirures hyménales anciennes et d’infection vaginale. C’est là que j’ai déposé plainte contre lui », précise à la barre la dame Sakho. Les conseils de la partie civile, Mes Pape Sène et Diène Ndiaye, ont plaidé respectivement la culpabilité du prévenu, soutenant que les deux délits de pédophilie et détournement de mineure sont bien établis. « Nous demandons au tribunal de le maintenir dans les liens de la prévention et de le condamner à telle peine qui plaira au représentant du parquet et de recevoir la constitution de la partie civile la somme de 5millions francs », plaident-ils.
Le représentant du ministère public après avoir passé en revue le film des faits, a bien précisé que les délits de pédophilie et de détournement de mineure sont bien établis et pour la répression il a requis 5 ans de prison ferme contre le mis en cause. Le conseil de la défense, Me Abdou Diély Kane, a pris le contre-pied non seulement du ministère public mais aussi des avocats de la partie civile. Il souligne d’abord que « le délit de détournement de mineure n’est pas du tout établi, car cet acte suppose un enlèvement pour conduire la victime dans des endroits inconnus de ses parents, alors que tel n’est pas le cas. « La fille encourageait le prévenu, elle n’a jamais crié, ne l’a pas dénoncé à ses parents, donc le détournement de mineure n’est pas justifié. Le parquet n’a pas voulu le poursuivre pour viol car ce délit ne tient pas du tout », a martelé l’avocat. Et le conseil du prévenu d’attirer l’attention du tribunal sur le grand gabarit de la fille. « Elle a la même taille que sa maman, quel est l’homme qui refuserait d’aborder celle-là ? », s’interroge Me Kane.
« Elle a déclaré qu’il n’y jamais eu de violences. Concernant les signes de grossesse mentionnés par l’un des certificats médicaux, cette version a été démentie par un autre certificat médical », ajoute M. Kane. « Aucun délit n’est établi, ce sont deux jeunes qui s’aimaient c’est tout ! Je demande au tribunal de lui faire une application bienveillante de la loi », conclut le conseil du prévenu. Le jugement est mis en délibéré pour demain jeudi 12 juillet.Lassana Sidibé
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