Accusé de viol sur Mineur, il se prévaut du consentement de la fille

« On a effectivement entretenu des rapports sexuels, car c’est ma copine. Mais je ne l’ai jamais menacée. Elle a toujours été consentante ». C’est en ces termes que Mathieu N. Dione a tenté de se décharger des accusations de viol qui pèsent sur lui. Mais puisque ce consentement dont il se prévaut est inopérant, il risque trois ans de prison.

Entre le prévenu et sa victime, on ne sait pas qui croire et à quelle version donner du crédit ? Mais ce qui est sûr dans cette affaire c’est qu’il y a eu conjonction sexuelle. Ce qui a d’ailleurs été reconnu par les deux parties. Seulement le hic c’est que si la fille parle de rapports sexuels sous la contrainte, le mis en cause parle quant à lui de consentement. 

Les faits remontent au 20 août dernier, ce jour-là, le nommé Mathieu Ngagne Dione venait rendre visite à son parent nommé « Père » à Niary Tally où vivait la victime Adama Diop. Selon elle, ce dernier avait voulu la courtiser, mais elle a refusé. N’ayant pas déchanté pour autant, il était revenu, toujours selon la fille, l’a trouvée une nouvelle fois chez elle, au motif qu’il avait quelque chose à lui dire. C’est donc dans ces circonstances qu’il lui avait demandé de l’accompagner chez lui à Niary Tally. Au début, dit-elle, elle avait refusé, mais par la suite, il lui avait rassuré qu’il allait la ramener chez elle.

Une fois sur place, le nommé Mathieu Ngagne Ndione l’avait fait entrer dans sa chambre. Et c’est à l’issue d’une discussion, raconte la fille, que ce dernier a commencé à la caresser. « Je lui ai clairement signifié d’arrêter, car je ne veux pas qu’il me fasse les caresses. À cet instant, il avait arrêté. Lorsqu’il a recommencé, je me suis levée pour quitter la chambre. C’est ainsi qu’il s’est levé pour fermer la porte avant de me forcer à me déshabiller. C’est ainsi qu’il a entretenu des rapports sexuels avec moi sous la contrainte », a déclaré Adama Diop, selon qui, le mis en cause a abusé d’elle à trois reprises.

Selon elle, le sieur Dione l’entraînait fréquemment dans sa chambre pour entretenir avec elle des rapports sexuels non protégés. Et au terme de chaque rapport sexuel entretenu, sous la contrainte et des menaces, dit-elle, le mis en cause lui remettait une pièce d’argent et l’intimait l’ordre de n’en parler à personne.

À la barre où il a comparu, hier, le sieur Ndione a reconnu les faits. Il a déclaré qu’il a effectivement entretenu des rapports sexuels avec la fille, car celle-ci était sa copine. Il a souligné qu’il ne l’a jamais menacée et que celle-ci était consentante. Interpellé sur le fait que ce consentement était inopérant du fait de l’état de minorité de la victime, il a soutenu qu’il n’en avait pas connaissance.

Il faut à ce propos signaler qu’une réquisition a été adressée au médecin-chef du centre de Santé Gaspard Camara afin de bien examiner la fille et de voir si elle ne serait pas en état de grossesse. Le parquet qui dit être convaincu de la culpabilité de l’inculpé a requis 3 ans ferme. 

La partie civile, quant à elle, pour laver son honneur, a réclamé 20 millions F CFA, là où la défense a plaidé pour une relaxe pure et simple. 

Le délibéré sera connu le 30 septembre prochain.