
Quatre mois à la prison centrale de Rebeuss. Arrêté puis emprisonné pour séquestration, menace de mort, détournement de mineure, puis relâché par main levée (fausse accusation), le guide religieux, Cheikh Abdoulaye Diagne appartenant aux ‘’Yalla Yalla’’, pour Nettali revient sur l’affaire qui a défrayé la chronique.
Cheikh Abdoulaye Faye, vous êtes libre depuis plus plusieurs mois que ressentez-vous aujourdh’ui ?
J’affirme être sorti en paix et en parfaite sérénité d’un endroit apparaissant aux yeux de certains comme ayant été une prison eu égard à ma personne. Pour ma part, j’estime que ce ne fut rien d’autre qu’une balance divine destinée à éprouver ma foi en vue d’accéder à de nouvelles sphères spirituelles. En d’autres termes, j’y ai acquis les connaissances, la force et les armes utiles pour combattre mon âme charnelle, le bas monde ; de même que des pistes m’ont été ouvertes pour lutter contre et tous ceux qui se rattachent à lui dans l’unique dessein d’affaiblir et d’ôter la foi des pèlerins célestes. Je rends grâce à l’Eternel pour la largesse des bienfaits qu’il m’a accordés sur le plan ésotérique et exotérique, ici-bas et dans l’au-delà. A la lumière de la propagande médiatique menée en vue de discréditer et stigmatiser les disciples de Cheikh Moussa Cissé ‘’Ndiamé Darou’’ (RAW).
Pouvez-vous revenir sur les faits ?
D’emblée il convient de préciser que nous sommes dans un pays laïc aux institutions fortes ; par conséquent une communauté forte de plus de 3 millions d’individus a la parfaite liberté de d’exercer sa confession dans le respect des droits humains. Ainsi, notre guide spirituel Cheikh Moussa Cissé Ndiamé Darou (RAW) est le fils de Cheikh Mor Khouredia Cissé qui fut l’un des 666 cheikhs de Serigne Touba. Pour en venir aux faits, dernièrement, Binetou Amar, accompagnée d’un de mes disciples, Mouhamadou Guèye, est venue me prêter serment d’allégeance. Ils se sont rencontrés dans leur dahira au Maroc, alors qu’elle l’entendait évoquer des notions sur l’islam inaccessibles pour quelqu’un dont l’unique connaissance porte sur le fiqh ou jurisprudence. C’était il y a trois ans. Peu après sa jeune sœur Mame Bousso ayant 18 ans à l’époque s’est présentée avec les mêmes intentions de suivre la même lancée. En sus, il faut retenir qu’il n’y a jamais eu d’américaine mineure dans ce dahra. Ainsi des mois se sont écoulés jusqu’à ce qu’ elle me fit savoir qu’en vérité sa mère, Me Bineta Amar, était strictement contre le fait qu’une Amar suive la direction spirituelle de qui que ce soit, si ce n’est un Mbacké pour des affaires des castes et de noms de famille. Ma réponse fut que je n’avais d’intérêt que pour le perfectionnement spirituel dans les valeurs et principes de la tradition prophétique.
Comment avez-vous connu la dame Bineta Amar ?
C’est Madame Amar qui a émis le souhait de me rencontrer via l’un de mes diawrignes (responsables) du dahra, Boubacar Diaité. Je lui ai d’emblée signifié qu’elle était la bienvenue tant que la paix était sa préoccupation ; à défaut nous n’avions guère le temps aux représailles. Etant convaincu que les intentions de Bineta Amar étaient d’évaluer les signes extérieurs de richesse qui selon elle, définissent un vrai guide spirituel, je l’ai accueillie ouvertement ; lui réitérant notre volonté d’oeuvrer dans la piété, non sans lui expliquer en quoi d’aucuns nous indexent sous la désignation de ‘’yalla yalla’’, notre appartenance au Mouridisme, etc. Aussi jusqu’où nous accordions une place particulière aux valeurs du respect et de la déférence envers les proches et parents. Enfin très satisfaite et rassurée, je lui ai remis une certaine somme pour son viatique et elle de promettre qu’elle se plairait à revenir dans ses lieux en compagnie de ses ascendants.
D’où est alors partie la mise en branle de la justice ?
Bien après, elle m’a téléphoné stipulant que ses ascendants contredisaient notre affiliation à Serigne Touba. Par conséquent, que sa fille ne fréquente plus le dahra provisoirement ! Ce que je lui ai concédé en demandant même à Bousso de ne plus avoir à venir nécessairement lors des dahiras hebdomadaires que j’ai ramenés être mensuels après. Par la suite, un individu affirmant transmettre les propos et se tenir aux côtés du Khalife général des Mourides m’a joint pour m’intimer l’ordre de ne plus accepter les deux sœurs dans mon dahra, sans quoi le khalife enverrait des Baye-Fall chez moi... Ma réponse fut que non seulement rien ne me prouve que c’étaient bien les propos du Khalife, et qu’ensuite, tout ndiguel qui concerne de près ma personne devra passer par mon propre guide spirituel. Là j’ai contacté Mme Amar pour lui exprimer mon mécontentement quant au fait de remettre mes coordonnées à d’autres aux fins d’harcèlements et menaces. Elle a répété les mêmes propos que le précédent autant qu’à Boubacar Diaité et que si ses filles ne quittent pas se dahra, nous n’aurions à ne plus marcher quand elle aura fini avec nous. Elle avait répété le même scénario avec Boubacar qui, par sms, lui a rétorqué que nous n’avions de crainte qu’envers Allah et qu’elle pouvait mettre à exécution ses menaces.
Et qu’avez vous fait après ?
Non par peur, j’ai aussitôt retiré ma puce téléphonique. Alors que mon neveu dans les semaines qui suivirent avait besoin d’une nouvelle puce pour raisons professionnelles, je lui ai prêté la mienne. Néanmoins Mme Amar persistait toujours à me joindre. Et c’est ainsi qu’elle a bipé mon neveu. De là, mon neveu, pensant que c’était un de ses clients, l’a rappelée en lui demandant son identité. Lui disant qu’elle n’avait nul besoin de le connaître, Mme Amar l’a insulté en lui raccrochant au nez. C’est ainsi que mon neveu énervé lui a rendu ses injures. Mme Amar avait donc réussi son stratagème ; et lorsque j’ai eu écho des faits, sa fille Bousso nous a immédiatement appelé pour nous dire que sa mère allait de ce pas porter plainte pour cause d’injures et menaces de mort. Par ailleurs, il y avait suffisamment de témoins pour attester si le frère de Me Amar avait été battu ou non. De même, pour ce que je vis dans une concession familiale nonobstant sa restriction, je n’ai jamais hébergé qui que ce soit parmi mes disciples contre la volonté de leurs parents, encore moins de les séquestrer.
Et comment s’est déroulée votre arrestation ?
Le 22 janvier, j’ai reçu une convocation à la gendarmerie reportée au 25 du mois. Un texte sms contenant des propos déplacés m’a été présenté. D’abord le numéro n’était pas le mien. Puis lorsque j’ai demandé à voir la copie originale du message, on m’a répondu que Mme Amar l’avait déjà supprimé juste après un constat d’huissier. Mon neveu, dont la déclaration n’a pas été tenue en compte, a été renvoyé d’office de la brigade. C’est sur la base de ce sms falsifié que Mme Amar s’en est allée impliquer d’autres Mbacké-Mbackés qui ont aussi déposé une plainte contre Boubacar Diaité et moi. Par contre, ces derniers s’étant rendu compte au fond qu’il s’agissait d’un plan machiavélique, se sont départis de l’affaire, laissant Me Amar à ses comptes. Sous pression nous avons été obligés de signer le procès-verbal et pendant ce temps on nous a pris en photo tenant des pancartes affichant : « arrêté pour agression verbale, séquestration et détournement de mineure », c’était le 08 Février. Nous avons été déférés le même jour à la prison centrale de Reubeuss jusqu’au 12 Mai où, après avoir été entendu par le procureur, nous avons été acquittés par main levée, rendant ainsi caduques toutes les accusations portées à notre encontre.
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