
Karim Wade a 21 jours pour convaincre le Procureur spécial de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), de la licéité de ses biens jugés démesurés. Mais avant cette date fatidique, ses avocats comptent bien trouver les preuves chez les… «directeurs» des nombreuses sociétés-écran à qui ils demandent de coopérer pour sauver l’ancien ministre d’Etat.
Les avocats de Karim Wade ne sont pas au chômage, depuis que ce dernier a été sommé de prouver la licéité de ses biens, dans un délai d’un mois, par le Procureur spécial de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). En effet, au lendemain de la fameuse journée du 15 mars passé, Me Demba Ciré Bathily, Me Ciré Clédor Ly et Cie frappent à toutes les portes, pour tirer leur client d’affaire. C’est ainsi qu’ils ont saisi toutes les personnes citées comme étant des prête-noms de Karim dans des sociétés-écran, pour leur demander de coopérer, dans le sens de blanchir le fils de l’ex-président de la République, devant le redouté Alioune Ndao. «Nous avons envoyé une copie de la mise en demeure servie à Karim Wade, jointe à une lettre aux personnes concernées afin de leur demander de prouver que ce sont eux-mêmes qui ont pu monter les sociétés incriminées», nous a confié un des conseils de Karim Wade.
Ils ont procédé de la sorte avec Vieux Aïdara, directeur de la chaîne de télévision privée Canal Info News, à qui les conseils de Karim Wade demandent de justifier que ce dernier n’a rien à voir avec le médium, dont l’actif est estimé à plus de 2,5 milliards de francs Cfa. C’est la même stratégie qui a été développée à l’endroit des responsables actuels de Ahs, qui est l’une des principales entreprises de la plateforme aéroportuaire de Dakar et dont la paternité est également attribuée à Karim Wade.
Par ce procédé, les avocats de l’ancien tout puissant ministre espèrent le sauver d’un séjour à la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss. Mais la tâche ne semble pas facile pour Demba Ciré Bathily et Cie, dans la mesure où les personnes ciblées par ces correspondances ont déjà, pour la plus part, avoué devant les enquêteurs de la Section de Recherches de la gendarmerie, l’influence de Karim Wade dans la mise en place de ces sociétés dont les comptes sont logés dans des banques aux îles vierges britanniques, connues pour abriter des paradis fiscaux.
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