
Votée par l’Assemblée nationale et entrée en vigueur il y a quelques jours, la hausse à 40% de la taxe sur les tabacs et alcools, contre 30% auparavant ne semblent pas décourager les amateurs de ces excitants. Un petit tour d’horizon en dit assez… «J’ai l’habitude de fumer, ce n’est pas cette augmentation qui va me séparer d’avec la cigarette. Tout le monde sait que ce n’est pas bon. Mais bon, on fume pour diminuer le stress», a avancé Amadou Bâ, cigarette fumant à la bouche. Pour M. Bâ, les autorités étatiques et sanitaires doivent trouver d’autres moyens de lutte, mais pas en augmentant le prix de la cigarette. Une dame, rencontrée sur l’avenue de la République, pas loin de la Cathédrale de Dakar, trouve que la hausse est trop forte. Néanmoins, affirme-t-elle sous le sceau de l’anonymat, «j’en achète tous les jours». Même son de cloche du côté de Badou Fall, commerçant. Il renseigne que trois cigarettes de Marlboro (rouge et light) sont vendues à 100 FCfa. Le paquet à 650 FCfa. Ainsi, M. Fall minimise cette hausse. «Je continuerai à fumer. On n’a qu’à fermer toutes les usines du monde, si on veut vraiment amener les gens à ne plus fumer», dit-il. Boubacar Diallo, renseigne qu’il a commencé à fumer il y a plus d’un an. «Avant, je fumais plus de trois paquets par jour. Mais maintenant, j’ai diminué», à l’en croire. Pour lui, «même si c’est cher, les gens vont toujours continuer à acheter de la cigarette». De leur côté, les vendeurs semblent ne pas ressentir la hausse. Abdoulaye Bâ, gérant d’une boutique près du ministère de l’Intérieur, fait savoir que les gens continuent d’acheter comme d’habitude du tabac. Selon certains vendeurs, cette mesure ne profite pas trop au commerce obligé de s’ajuster face aux problèmes de monnaies. Pour une cigarette qui se vend, par exemple, à 35 FCfa, contre 30 FCfa auparavant, les boutiquiers cèdent les trois clopes à 100 FCfa pièces, au lieu de 105 FCfa. Si l’on en croit les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), en augmentant les taxes sur la cigarette, on pourrait réduire de 10% les décès dus au tabac, dont 9% dans les pays à revenus faibles. Les associations antitabac, qui ont plaidé pour l’augmentation des taxes sur la cigarette «pour décourager les jeunes, en particulier les filles, à ne pas fumer dans les écoles», semblent ne rien perdre pour attendre. Car ça consume toujours le tabac. Pour le plus grand bien du Trésor public.
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