Lettre d'un rebelle au premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye

Le chef rebelle, Jean Marie François Biagui, écrit au premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye et lui donne des nouvelles du maquis. Lire l'intégralité de la lettre.

Monsieur le Premier Ministre,


Le Président de la République vient de vous renouveler sa confiance, en vous confirmant au poste de Chef du Gouvernement.

Au nom du MFDC et à mon nom propre, je vous en félicite.

Aussi, votre maintien à la tête du Gouvernement est-il, certainement, une marque de bon augure quant à la poursuite, par vos soins, de manière diligente et efficace, de la gestion du « dossier casamançais », nouvellement hérité du Chef de l’Etat.

Dans cette heureuse perspective, je vous serais reconnaissant de bien vouloir ne pas vous laisser distraire par ce que d’aucuns appellent, depuis peu, un « remaniement » du maquis casamançais, qui, à la vérité, n’est autre qu’une nouvelle fuite en avant, la n-ième du genre, de Mamadou Nkrumah SANE, dans sa maladive obsession guerrière.

L’heure n’est donc plus aux tergiversations. Bien au contraire ! Nous devonsnous battre, encore et toujours nous battre, pour la paix, en tant que nous sommes des combattants de la paix.

Si donc nous sommes des combattants de la paix, daignons mener le seul combat qui vaille la peine d’être mené : celui de la paix. Maintenant !

Monsieur le Premier Ministre, lors de notre entretien téléphonique du 26 mai 10, je vous réitérais mon engagement dans la conquête d’un véritable accord de paix définitive en Casamance, qu’il nous appartiendrait alors, à nous responsables de MFDC, de manière responsable et déterminée, de partager avec nos militants, combattants et sympathisants, et, ainsi, à terme, de les amener à y adhérer, résolument, en toute connaissance de cause.

…/…
C’est en particulier pour cela que j’ai pris l’engagement de me tenir à votre disposition pour compter du 03 juin 10. Un engagement que je vous renouvelle à travers la présente.

Dans l’attente, veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de ma très haute considération.


Jean-Marie François BIAGUI
Secrétaire Général du MFDC