
"... L'analyse de solde des comptes des communes du Sénégal fait ressortir des arriérés de 4 587 031 FCfa. ... Nous vous donnons, un délai jusqu'au 6 mars 2006. Passé ce délai, nous nous verrons dans l'obligation d'interrompre la fourniture d'électricité sur les installations concernées". Telle est la sommation que Samuel Sarr, directeur général de la Senelec, a adressée au président de l'Association des maires du Sénégal, dans une correspondance datée du 27 février 2006. Suffisant pour faire sortir les élus de leur gong.
Face à la presse, hier, à la Maison des élus locaux, Amadou Tidiane Wane, coordonnateur de l'Association des maires du Sénégal rappelle qu'il y a déjà eu un compromis entre la Senelec et les élus locaux à propos des arriérés relatifs à l'éclairage public et l'éclairage des bâtiments publics des communes et communautés rurales du Sénégal. Au surplus, les élus locaux relèvent des "incohérences graves dans la comptabilité" à travers le document de la Senelec. "Il y a des problèmes de datation du document, c'est-à-dire que l'on ne peut savoir à quand datent les factures. Pis, après vérification, nous avons noté un dépassement qui va de 1 à 7 millions dans presque toutes les factures".
Le coordonnateur de l'Association des maires du Sénégal a, en outre, rappelé que "suite à la première rencontre entre la Senelec et les élus locaux, il avait été retenu que les factures d'électricité des communes et communautés rurales du Sénégal seraient désormais couvertes par l'Etat". Cela signifie, selon Wane, que "la rondelette somme de 3 milliards que l'Etat devait verser aux maires sera virée directement à la Senelec." Il poursuit : "A cela s'ajoutent les 2,5 % que la Senelec prélevait sur les factures privées". Malheureusement, indique le coordonnateur de l'association des élus locaux, "Samuel Sarr m'a signifié que l'Etat n'a pas respecté ses engagements et qu'il ne peut rien contre l'Etat".
Face à cette situation, les élus locaux indiquent qu'ils ne peuvent être responsables des conséquences que va engendrer une éventuelle perturbation de l'éclairage public et des bâtiments publics. Et de renvoyer la balle à la Senelec à qui ils demandent "d'assumer toutes ses responsabilités". En tout cas, ajoute Wane, "si la Senelec exécute sa décision ce lundi, la conséquence c'est le banditisme, la violence, le vol... Et au niveau des bâtiments publics (mairie, hôpitaux, mosquée...), rien ne marchera, aucun acte civil ne pourra être fait, pas de travail dans les hôpitaux...". Les maires de riposter en révélant que "les 2,5 % que la Senelec prélève sur les factures et qui doivent être versés aux mairies, ne l'ont pas été depuis deux ans". Et d'ajouter : "La loi permet aux maires d'exiger le remboursement ou de procéder à la fermeture de la Senelec".
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