
La recrudescence des agressions a atteint un sommet inquiétant. Il ne se passe pas un seul jour sans que la presse n’en fasse ses choux gras. Face à cette « sauvagerie » gratuite qui continue à faire des victimes, les Sénégalais demandent des sanctions plus sévères. Les agressions qui se soldent par des meurtres sont en train de devenir monnaie courante sous nos cieux. Après l’agression qui a eu lieu dernièrement au quartier de Grand-Yoff et qui s’est soldé par un meurtre, la série macabre se poursuit. Avant-hier, Keur Massar, dans la banlieue, a été la cible des malfaiteurs.
Une dame a été sauvagement agressée, succombant au coup violent qu’elle a reçu. Ce drame allonge le nombre de victimes. Cette violence inquiète au plus haut niveau la population. C’est le cas de ces jeunes gens trouvés dans un garage de mécaniciens à Liberté 6. Habits déchirés, tachés d’huiles, ces hommes s’activent à réparer des véhicules qui ont subit les méfaits des inondations. Le bruit des moteurs est perceptible à mille lieux. Portant un blue-jean et une chemisette noire, casquette et des lunettes de soleil, ce jeune homme ne cache pas sa colère. Ibrahima Ndiaye pense que les agresseurs poursuivent leurs chemins comme bon leur semble.
Pour lui ces « bandits » se comportent ainsi car la sanction n’est pas à la hauteur de leurs méfaits. « Les agressions sont fréquentes, car je pense c’est la sanction qui n’est pas sévère. Si les voyous étaient sévèrement punis les faiseurs de troubles n’y trouveraient plus leur compte ». Ne décolérant pas, il poursuit plus triste encore, « les agresseurs doivent êtres emprisonnés à de lourdes peines. Mais ce qu’on voit n’est pas rassurant. Souvent, ils recouvrent la liberté après quelques mois de détention. Cela fait mal, surtout quand il y a mort d’homme ». Cet avis est partagé par un de ses collègues. Pour cet homme le phénomène des agressions dépasse les limites. La cinquantaine dépassé, Alioune Diop prend ces dispositions pour rentrer tôt. « Je n’ai plus de force pour faire face à ces voyous. C’est pour cela je me débrouille pour renter tôt chez moi car personne n’est à l’abri des actions barbares de ces jeunes sans vergogne ».
Venant de la banlieue dakaroise, précisément de Guédiawaye, ce polygame est d’avis que le phénomène des agressions a atteint un sommet inquiétant. Sur cette base, il lance un appel aux autorités. « À défaut de mettre des polices de proximités dans les quartiers, il faut faire de sorte que les forces de l’ordre fassent des rondes dans les quartiers pour assurer la quiétude de la population. Il faut carrément barrer la route aux malfrats, puisse qu’ils sèment la terreur partout ou ils passent », lance-t-il. Un peu plus loin, du côté de Sacré-Cœur, les avis sont partagés. Pour certains la recrudescence des agressions est la traduction de la paresse et du manque d’ambition de jeunes sans vergogne. Trouvé lisant un journal, entouré d’enfants, ce père de famille ne cache pas son amertume.
Pour M. Ndiaye, « le comportement des jeunes est déplorable et inquiétant à la limite. Ils ne trouvent rien à faire que de rester autour de la théière et discuter des choses qui n’aboutissent à rien, au lieu d’aller chercher du travail. C’est ce qui est à la base du comportement barbare de ces jeunes qui sont sans cœur ». Pour cet ex-professeur de français, il n’y a pas de sot métier, l’important c’est d’arriver à joindre les deux bouts de façon digne. « Si on veut être « in », pour emprunter votre jargon, sans avoir aucune source de revenu, on ne peut que s’attaquer à d’honnêtes gens. Et, ce qui est pénible dans tout cela, les agressions sont souvent impunies. De tel comportement ne trouve pas de qualification car c’est inhumain ».
M Ndiaye prône des solutions : « on doit vraiment équiper les forces de l’ordre, pour qu’elles puissent traquer pour de bon ces malfaiteurs », qui selon lui, n’ont pas leurs places dans la société.Fatou Baba FALL (stagiaire)
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