Dakar, 10 jan (APS) - La magistrature doit être ‘'irréprochable'', a réaffirmé mercredi le président de la République Abdoulaye Wade, affirmant que les affaires de corruption notées en 2006 dans ce corps de justice ont été ‘'à tous égards déplorables''.‘'Plus encore'' que dans l'administration, la corruption ne doit pas être tolérée dans la justice, a-t-il déclaré au cours de la rentrée solennelle des cours et tribunaux, en assurant que les affaires en question constituent des ‘'actes isolées''.
La presse s'est fait l'écho, en 2006, de cas de corruption portant notamment sur une dizaine de millions de francs CFA, qui ont valu aux magistrats incriminés, dont Aminata Mbaye, avocat général prés de la Cour de cassation, une mise en retraite anticipée, ou des sanctions administratives (affectations) pour d'autres.
‘'Je me refuse à généraliser à l'ensemble des magistrats dont l'honneur ne doit pas être mis en cause'', a dit le chef de l'Etat, président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), en présence notamment du Premier ministre, du président de l'Assemblée nationale, de celui du Conseil de la République, du ministre de la Justice.
‘'Tous les jours, les magistrats jugent des intérêts importants, de sorte que nous ne pouvons pas accepter ce jugement injuste sur les magistrats'', a-t-il ajouté, devant la famille judiciaire, de hauts fonctionnaires et les représentants diplomatiques et consulaires au Sénégal.
Le Conseil supérieur de la magistrature a fait son travail et le mal a été extirpé, selon le président Wade.
Mais ‘'pour autant, le mal a été fait'', a-t-il estimé, relvant qu'un ‘'sentiment de défiance'' est développé au niveau de la population à l'endroit des magistrats.
‘'Les scandales ne sont pas particuliers au Sénégal'', d'autant que ‘'tous les pays développés connaissent des scandales tous les jours'', a-t-il dit, en ajoutant que c'est ''la presse qui contribue à faire croire que le Sénégal se singularise dans ce domaine''.
‘'Cela est dû à notre démocratie. Ailleurs, un journaliste ne peut pas écrire'' de telles choses au risque d'être emprisonné ou au péril de sa vie, a-t-il indiqué. Cette tendance est telle que des ‘'révélateurs'' se créent tous les jours au Sénégal, a-t-il déploré.
Malgré tout, aucune institution internationale n'a ‘'jamais'' exprimé la moindre ‘'défiance'' à l'égard de la magistrature sénégalaise, a assuré le président Wade.
Selon lui, ‘'il n y a aucune raison de se faire du souci à ce niveau-là''.
Pour le chef de l'Etat, les partenaires du Sénégal ont le sens de la relativisation. ‘'Aucun pays'' ne peut échapper à ‘'de tels évènements, au demeurant tout à fait exceptionnels'', a-t-il indiqué.
BK/AD
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