
Ragaillardi par ses scores à l’occasion des dernières élections locales de mars 2009, l’opposition sénégalaise, réunie dans la coalition dénommée « Benno » avait poussé le rêve jusqu’à faire miroiter aux Sénégalais qu’elle présentera un « candidat unique » contre Abdoulaye Wade, à l’occasion de la prochaine élection présidentielle. Plus d’un an après, elle traîne, comme un boulet, cette impossible promesse, qui pourrait profiter au camp adverse.
Les nombreuses composantes de la coalition Benno, qui réunit l’essentiel des partis de l’opposition, étaient, mardi dernier, en conclave. Mais, ces leaders de l’opposition ont différé, au 6 juin prochain, leur avis sur le candidat « unique » derrière lequel il s’aligneront contre Abdoulaye Wade, à l’occasion du prochain scrutin présidentiel. Une fuite en avant. Car, Benno n’était pas un bloc monolithique et ne le sera pas.
Dernièrement, l’un de ses leaders, le député Bamba Dièye du Front pour le socialisme et la démocratie, a laissé entendre que celui qui sera le candidat de Benno doit avoir un passé proche, lointain et éloigné » d’homme aux mains propres. Or, criblé sous cet angle, ce ne sont pas ses principaux animateurs, que sont Ousmane Tanor Dieng du Parti socialiste, Moustapha Niasse de l’Alliance des forces de progrès et même Abdoulaye Bathily de la Ligue démocratique, encore moins Landing Savané, héritier d’un parti scindé en trois, qui vont postuler. Or, ceux-ci ne voient pas un autre candidat plus crédible en dehors de leur entourage. S’agissant de Macky Sall, président de l’Alliance pour la République, il passe pour être « un rebelle plus qu’un opposant ». Car, « frustré d’avoir été évincé par le président Wade, dont il a été, tour à tour, le ministre, le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale ». Or, au-delà du cercle des leaders sus cités, « toute autre candidature de Benno ne serait qu’usurpation », soutient un socialiste, confirmé par un responsable de la Ligue démocratique.
Les uns et les autres ne cachant pas que « l’évidence serait de s’en conformer aux candidatures multiples », comme prôné par l’Apr de Macky Sall. Et, tiennent-ils à préciser, « le plutôt serait le mieux ». Car, « la lenteur d’une telle décision sera très mal interprétée par les Sénégalais ». Pis, « les tergiversations de Benno sur une candidature unique seront utilisées comme cheval de bataille par le pouvoir », qui, en plus, « s’apprête à surprendre ses adversaires ».
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