Diamniadio : fin de la protestation contre le pesage à l'essieu

Les camionneurs, qui avaient stationné leur véhicule depuis lundi à l’entrée de Diamniadio (département de Rufisque) en guise de protestation contre le système de pesage à l’essieu, ont levé mercredi leur mot d’ordre de blocage, à l’issue de concertations, avec notamment les propriétaires des camions, a constaté l’APS.

Le système de pesage à l’essieu est mis en place au sein des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Les camionneurs protestent aussi contre les pénalités élevées qu’ils paient en cas de surcharge des véhicules.

‘’On n’a pas été reçu par le gouvernement, mais nous jugeons que nous sommes des citoyens. Cette grève n’est pas une grève des chauffeurs, mais celle des propriétaires des camions, parce que ce ne sont pas les chauffeurs qui paient (les pénalités), mais ceux pour qui ils travaillent’’, a expliqué Gora Khouma, Secrétaire général du Syndicat des transporteurs routiers affiliés à la CNTS/FC.

M. Khouma s’exprimait en marge de l’assemblée générale des camionneurs à Diamniadio.

‘’Ce sont les patrons qui se sont opposés à (cette mesure). Nous sommes là pour les soutenir. Nous avons tenu des concertations aujourd’hui, pour demander aux propriétaires de camions de lever le mot d’ordre, pour donner le temps nécessaire à l’Etat de prendre les meures idoines en réunissant tous les acteurs concernés, pour trouver des solutions à ce problème’’, a-t-il indiqué. 

Selon lui, ‘’les trois jours d’arrêt de trafic qu’ils ont observés sont un avertissement pour les autorités, qui doivent savoir que des pertes énormes sont subies par les camionneurs du fait de l’installation de ce système de pesage à l’essieu, installé le long de la route’’.

‘’Nous avons fait le choix de nous limiter à un avertissement pendant ces trois jours. Et nous l’avons fait de façon civilisée sans casse ni violence. La levée du mot d’ordre ne veut pas dire pour autant que nous avons abandonné. Nous entendons entamer des discussions avec les autorités’’, a pour sa part réagi Ousmane Lo, vice président de la Fédération nationale des transporteurs routiers du Sénégal.

‘’[ …] parfois nous quittons nos lieux de chargement avec 29 tonnes, (mais) on nous épingle avec des surcharges de 4 tonnes. Ce n’est pas normal ! Nous sommes pour l’application de la loi comme c’est le cas dans les autres pays. Mais il faut que ce qui est appliqué dans les autres pays le soit au Sénégal’’, a-t-il estimé. 

Pour Gora Khouma ‘’les transporteurs savent qu’ils doivent respecter les directives de l’UEMOA, mais ils demandent à ce que système de pesage soit plus fiable, qu’il réponde aux normes en vigueur dans les autres pays membres de l’UEMOA’’, a- t- il souligné.

‘’Nous demandons à ce qu’un plan de concertation soit mis en place par l’Etat, parce qu’on ne veut mener d’autres actions. La balle est dans le camp de l’Etat, car certains d’entre nous sont prêts à accorder un délai de 15 jours pour que des solutions soient trouvées à nos revendications’’, a-t-il assuré.

Selon lui, ‘’si l’Etat réagi favorablement, il n’y aura pas de trouble. Mais s’il continue à fermer les yeux au terme du délai donné par les camionneurs, ceux-ci passeront à la vitesse supérieure’’.