La région de Thiès est la première destination du tourisme, dit de loisirs, au Sénégal. Avec en moyenne 120 000 visiteurs, recensés par an, qui dépensent au moins 80 000 francs CFA dans des activités de découverte, cela fait plus de 9 milliards 500 millions. D’après Boubacar Sabaly, président du syndicat d’initiative et de tourisme de Thiès, une infime partie de cette manne financière, soit à peu près 2% seulement, est captée par la région. « Ce qui est tout à fait dérisoire » note-t-il. Ces quelques indicateurs montrent que la région est un poumon d’une activité dont l’essentiel des retombées lui échappe. Alors, pour renverser la tendance, une vaste concertation, initiée par le syndicat d’initiative et de tourisme qui regroupe des professionnels du secteur, est en train de s’ouvrir aux collectivités locales, au secteur artisanal et aux acteurs culturels. Il s’agit de créer une forte synergie autour de produits touristiques bien ficelés à même d’intéresser les visiteurs. « Nous sommes dans une région riche de sa diversité culturelle, de son patrimoine bâti comme la régie des chemins fer et les camps militaires mais aussi de ses vestiges » remarque Sabaly.
Or, selon le président du syndicat, les touristes qui séjournent dans la station balnéaire de Saly font, encore, leur excursion dans les îles du Saloum, à Gorée et au Lac Rose où ils paient, aussi, leurs objets de souvenirs.« Un flux financier qui échappe totalement à l’économie de notre région. Alors une vaste sensibilisation des populations de la région sur toutes les opportunités financières qui peuvent s’offrir à eux s’ils prennent conscients des atouts de notre région en matière touristique, s’impose » explique Sabaly. Pour y arriver, l’implication de la chambre des métiers, de la chambre de commerce, des artistes, des historiens, des professionnels du tourisme et des élus locaux, est entrain d’être initiée par le syndicat. Déjà le conseil régional de Thiès, par la voix du directeur de l’Agence régionale de développement (Ard), Chérif Diagne a révélé qu’un observatoire pour le tourisme existe, déjà à l’échelle de la région, et fait un plaidoyer pour le secteur dans le cadre de la coopération décentralisée. « D’ailleurs, en relation avec le conseil régional du Midi-Pyrénées en France, la co-organisation d’une semaine culturelle et touristique est acquise à Toulouse. Il reste aux professionnels d’en donner un contenu, le moment venu » indique-t-il. C’est dire que même si le tourisme ne fait pas encore partie des compétences transférées, son importance dans la région de Thiès nécessite une plus grande implication des autorités administratives et locales.
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