Restauration durant le pèlerinage à la MECQUE : Les femmes seront sensibilisées à l’hygiène et à la discipline

Le ministre des Affaires étrangères, Me Madické Niang, l’avait dit : « Il faut mettre fin à l’indiscipline et au manque d’hygiène constatés lors du pèlerinage aux lieux saints de l’Islam, sans ôter aux braves femmes sénégalaises leur pain quotidien ».

Comme l’a confirmé le Commissaire général au pèlerinage El Hadj Mansour Diop, lors de l’atelier des journalistes, il faut sensibiliser et « former», ajoutent Dr Amadou Lamine Thiam le point focal Santé du pèlerinage et Adja Dior Diop, chargée de superviser les restauratrices. L’hygiène, la discipline et la sécurité dans la restauration sénégalaise lors du pèlerinage sont des aspects très importants pour les autorités.  Elle a connu ces dernières années beaucoup de difficultés en matière d’hygiène.

Les pèlerins sénégalais comme les cuisinières n’ont pas vraiment respecté les espaces qui leurs étaient réservés et encore moins les mesures disciplinaires établies. Dr Amadou Lamine Thiam, le point focal Santé du pèlerinage affirme que «le volet hygiène est très sensible. Donc, pour la préservation de la santé, il faut y veiller de façon scrupuleuse».

Pour confirmer les paroles de Dr Thiam, Adja Dior Diop ajoute : «l’aspect hygiénique est très important en cuisine. C’est pour cela qu’il y a des gens du service d’Hygiène qui sont là et qui viennent souvent dans la cuisine par surprise pour superviser et voir ceux qui ne font pas le travail correctement». Dr Thiam déclare que les cuisinières, qui sont environ une cinquantaine, dirigées par Adja Dior Diop, vont à La Mecque bien avant les pèlerins pour s’installer et chacune d’elles vient avec ses connaissances. Ainsi, avec la promiscuité des lieux et le manque de compréhension, l’atmosphère chauffe rapidement. D’où souvent des conflits, alors que l’hygiène n’est pas toujours respectée à la cuisine. Adja Dior Diop, quant à elle, affirme que «même s’il est vrai qu’avec la promiscuité il y a souvent des problèmes, ils se gèrent très vite ». Parce que, explique-t-elle, « on a créé une cellule de surveillance dont les membres sont les cuisinières elles-mêmes. Donc s’il y a des dérapages, elles le signalent et les autorités sanctionnent». Des risques d’explosion de gaz sont aussi signalés parfois. Mais Mme Diop ajoute que la sécurité est bien prise en charge lors du pèlerinage.

La cellule de surveillance veille à la discipline

«On cuisine avec des gaz. Donc il est important que la sécurité soit très bien assurée», dit-elle. Les pèlerins quant à eux ne respectent pas souvent les lieux qui leurs sont réservés pour se restaurer, affirme Dr Thiam. Ils préféraient, toujours selon lui, «ramener leurs plats dans leurs chambres ou aller se restaurer dans les couloirs ; c’est très difficile de leur faire respecter les normes d’hygiène».

Par contre Mme Diop pense que la faute revient plutôt aux cuisinières. Elle déclare : «le hadj est quelque chose de fatiguant. C’est pour cela que l’on a réservé aux pèlerins des places spéciales avec tout l’aménagement nécessaire ». Elle poursuit : «donc si une restauratrice voulant écouler son plat très rapidement interpelle un pèlerin, celui-ci très fatigué achètera là où c’est plus accessible. A ce moment-là, les pèlerins mangent dans les chambres ou les couloirs et cela fausse tout le système hygiénique mis en place». Pourtant, selon Mme Diop, si on les prend sur les faits, elles sont immédiatement sanctionnées.

«Les cuisinières agissant de la sorte sont privées de leurs badges et de l’autorisation de cuisiner», précise-t-elle.

Dr Thiam déclare « vouloir moderniser la restauration, c'est-à-dire faire comme l’année précédente, avec des traiteurs sur place dotés de tout le matériel nécessaire et qui amènent leur menu qu’ils proposent aux clients». Il ajoute qu’«à ce moment, la restauration sera propre, stylée et hygiénique». Mais il est conscient que cette nouvelle méthode va faire perdre aux cuisinières leur gagne-pain. L’idée est de promouvoir la discipline et de leur apprendre à bien cohabiter dans la cuisine. Et pour Adja Dior Diop, il est nécessaire que l’on organise des ateliers pour les former et les prévenir relativement au comportement à adopter lors du séjour à La Mecque». Ainsi pour l’année prochaine, Dr Thiam compte promouvoir l’éducation, c'est-à-dire rappeler les précautions à prendre, les mesures d’hygiène à respecter, notamment la destruction des denrées qui ne sont pas hygiéniques. En un mot prévenir toutes les dérives.