
Et la police est plus que déterminée à obtenir des résultats afin de provoquer l’inéligibilité de l’actuel président du parti « Reew mi » à l’élection présidentielle à laquelle il est candidat. Un scrutin qui devrait se tenir en février prochain, sauf report. Creuser, fouiller, bêcher, ratisser et rassembler des éléments de culpabilité contre l’ancien Premier ministre rebelle, tel est l’ordre donné à la police. Le délit d’« enrichissement illicite » est brandi pour faire mouche là où celui d’« atteinte à la sûreté de l’Etat » et l’affaire dite des « Chantiers de Thiès » n’ont pas permis d’atteindre les résultats escomptés. C’est-à-dire la mise à mort politique de l’ancien numéro deux du Parti démocratique sénégalais (Pds) et de l’Etat. En tout cas, la traque continue contre l’ancien Premier ministre et leader de « Reew mi ». Impitoyable. Après les commissions rogatoires envoyées en Europe qui ont livré leurs résultats d’après nos confrères du quotidien « Wal Fadjri », la Dic est entrée en branle à la suite de la Dst, et parallèlement à celle-ci. C’est ainsi que depuis le mardi 30 octobre, c’est-à-dire avant-hier, la Dic a envoyé des réquisitions à l’ensemble des notaires de la place pour les sommer de lui communiquer tous les biens immobiliers d’Idrissa Seck dont ils auraient connaissance. De même, ils sont tenus de livrer les statuts des différentes sociétés ou entreprises privées appartenant à l’actuel maire de Thiès ou à ses proches. D’ailleurs Le Témoin en est mesure de vous révéler que les notaires Me Aïssatou Guèye Diagne, Me Papa Ismaïla Ka, Me Moustapha Ndiaye, Me Pape Sambaré Diop etc. ont tous reçu ces réquisitions aux allures de sommations. Même des notaires dont les études sont situées dans les régions ou dans la banlieue, et notamment à Thiès, à Pikine etc. ont reçu ces sommations. Comme les banques, les cabinets de notaires sont tenus de se plier obligatoirement aux réquisitions de la Police ou de la Justice. Quant à Me Nafissatou Diop, le notaire attitré et dame de confiance du leader de Reew-mi, elle sera particulièrement ciblée. Et ce même si à l’époque où Idy était emprisonné, elle avait été sommée, par réquisition, de publier les biens du prisonnier. A titre exceptionnel, évidemment. A l’arrivée, Me Nafissatou Diop avait transmis comme réponse un « Ras » à la Justice. En réalité, son cabinet notarial n’avait enregistré aucune transaction immobilière de la part de l’ancien Premier ministre emprisonné. Du moins pas depuis l’Alternance. La chasse aux biens continue. Car les enquêteurs de la Dic et les barbouzes de la Dst ont réussi à répertorier une quinzaine de sociétés ou structures privées soupçonnées d’appartenir à Idrissa Seck ou à ses proches. Ces sociétés qui sont dans le collimateur de la police et qui ont reçu leurs réquisitions, Le Témoin vous livre leurs noms en exclusivité : Chaine de Distribution Alimentaire (Cda), située aux Parcelles Assainies ; Force One, une société de gardiennage ; Net-Africa, 5 avenue Georges Pompidou ; Conives-Sarl situé à Ngor ; Itic-Sa domiciliée aux Almadies ; Conseil de Déploiement des Thiessois (Cdt) situé à Nord-Foire ; Arc-industries ; Agence Deux gares ; Agence-Evasion, une société de location de voitures ; Ets Ataminas, sis 5, avenue Georges Pompidou ; Int/Sa, Synergie-Africa à Dakar, Saïca-Thiès et Sosetra-Thiès. Tous les statuts de ces sociétés (réelles ou fictives) sont actuellement examinés à la loupe par les services de police. But : essayer de déterminer si M. Idrissa Seck en est le propriétaire ou s’il y possède des actions ne serait-ce que par le biais de prête-noms. Nous précisons que ces sociétés sont seulement sommées de s’expliquer, et que cela ne signifie pas qu’elles appartiennent à l’ancien Premier ministre ni qu’elles entretiennent un quelconque lien avec lui. Comme on le voit, la volonté d’en finir une fois pour toute avec le Premier ministre rebelle est réelle. Et ce même si l’unanimité ne règne pas au sein du pouvoir sur la nécessité d’arrêter - ou de ne pas arrêter - M. Seck. A en croire certains cadres du Pds, arrêter Idrissa Seck pour enrichissement illicite et le libérer à la veille de l’élection, ne ferait qu’augmenter sa côte de popularité. Si les « va-t-en-guerre » triomphent, non seulement notre pays serait la risée du monde, mais encore les bailleurs de fonds risqueraient de se fâcher pour de bon. Sans compter qu’on tisserait à M. Seck une auréole de martyr, à l’image de M. Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire. Ces investigations tous azimuts laissent de marbre un proche d’Idrissa Seck convaincu que leurs adversaires sont entrain de vivre les dernières délices de leur pouvoir. Ce qui, à l’en croire, les rend plus dangereux. « Un régime agonisant est capable de tout. Mais juridiquement, personne ne peut poursuivre Idy pour enrichissement illicite. Cet acharnement ne fait qu’accélérer sa marche vers le Palais de l’avenue Roume » estime ce tout nouveau membre fondateur de Reew mi.
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