De nombreux tas d’immondices dans les principales artères, des résidus de moutons entassés dans des poubelles déposées aux devantures des maisons d’où se dégage une odeur pestilentielle : c’est le visage que présente la capitale sénégalaise en ce lendemain de tabaski. Asphyxiées par cette atmosphère irrespirable, les populations dakaroises ne savent plus où donner de la tête et sont obligées de prendre leur mal en patience. Surtout que la collecte des ordures gérée par la société Ama est sérieusement perturbée depuis l’approche de la fête de l’Aid El Kébir.
Au marché des Hlm 5 où l’affluence a été, comme de coutume, monstre à l’occasion des préparatifs de la tabaski, le décor est on ne peut plus indescriptible. Signe de la grande concentration humaine qui régné pendant plusieurs semaines : ce sont des tonnes de déchets à perte de vue. Des sachets en plastique ajoutés à des morceaux de tissus inutilisables recouvrent les trottoirs jusqu’aux dalles des devantures des maisons. Ici, après le passage des commerçants et autres tenanciers d’étals, le décor n’a quasiment rien à envier à la décharge de Mbeubeuss. Du commissariat des Hlm jusqu’aux alentours de l’arrêt « Gouye Gui », les riverains, au risque de rester prisonniers, sont obligés de marcher sur les ordures pour sortir de leurs demeures et vaquer à leurs occupations. « On n’arrête pas de se demander s’il y a des autorités dans ce pays, si oui, on veut savoir leur rôle dans ce pays », s’interroge irritée une dame habitant le secteur. Et de poursuivre sur un ton plaintif : « à chaque fête de Korité ou de Tabaski, nous vivons la même galère. Les vendeurs, qui n’ont cure de nos droits, nous font prisonniers dans nos maisons. Lorsqu’ils partent, c’est (les déchets) le résultat qu’ils laissent ». Pour l’heure, les populations comptent sur la diligence des autorités municipales pour redonner à leur quartier un visage décent. A Niary Tall, les populations ne sont guère mieux loties. Confrontées à l’instar des habitants d’autres quartiers de Dakar à un système de collecte des ordures défaillant, certaines familles ont creusé, en perspective de la tabaski, des fosses pour y ensevelir les résidus de moutons. Faute d’argent, d’autres, par contre, se sont simplement contentées d’entasser tous les déchets provenant de leurs moutons sacrifiés pendant la fête de l’Aid El Kébir dans leurs poubelles. Ce qui a rendu l’odeur, dans les parages, complètement nauséabonde. Comme pour ajouter au supplice des Dakarois, la société Ama/Sénégal chargée de la collecte et du traitement des ordures connaît depuis des jours quelques problèmes dans son travail. Des perturbations que les responsables de Ama/Sénégal justifient par les difficultés de mobilité liées à la tabaski. Même si en attendant, Samba Sarr et ses hommes assurent qu’en « relation avec des opérateurs locaux de transports lourds, plusieurs pelles mécaniques et camions sont à pied d’œuvre pour éradiquer les dépôts sauvages ». Pendant ce temps, Dakar continue d’étouffer dans la saleté et la mauvaise odeur.
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En Octobre, 2023 (13:37 PM)Participer à la Discussion