
Cette sortie de la secrétaire d’Etat aux Affaires européennes et des droits de l’homme laisse entrevoir un soutien implicite au président de la République. Ainsi le chef de l’Etat sénégalais peut-il compter sur un responsable officiel du gouvernement français dans son désir de voir la Fao se réformer pour mieux faire face à ses missions. Même si la secrétaire d’Etat française ne parle ni de plainte, encore moins de suppression de la Fao dans son réquisitoire. En tous les cas, ils se rejoignent dans la nécessité de réformer l’institution onusienne.
Ces critiques de Rama Yade et du président de la République interviennent au moment où certains pays ploient sous la crise alimentaire due à la flambée des prix des denrées de première nécessité. D’ailleurs, la Fao organise du 3 au 5 juin une conférence sur la sécurité alimentaire. Plusieurs chefs d’Etat y sont attendus parmi lesquels le président français Nicolas Sarkozy. Si le président Wade y assiste, ce sera l’occasion pour lui de reformuler ses propositions à la communauté internationale pour essayer de rallier certains à sa cause. Sera-t-il entendu ? Sarkozy est-il sur la même longueur sur ce point avec sa secrétaire d’Etat ?
Par ailleurs, dans son dernier rapport publié le 22 mai dernier, la Fao qualifie toujours la situation de ‘préoccupante’ et projette que ‘d’ici à fin 2008, le panier annuel d’importations alimentaires de ces pays pourrait coûter quatre fois plus cher qu'en 2000’. Pourtant, ‘les cours internationaux de la plupart des denrées agricoles de base ont commencé à baisser’, annonce-t-elle, ‘mais il est peu probable qu’ils retombent aux bas niveaux des années précédentes’. Pour la structure onusienne dirigée par Jacques Diouf, ‘en dépit des perspectives favorables de la production mondiale, le déclin escompté des prix de nombreuses denrées de base durant la campagne 2008/2009 sera vraisemblablement limité car il faudra reconstituer les stocks’. Et ‘vu l’accroissement de l’utilisation, il ne suffira pas d’une bonne campagne agricole pour réapprovisionner les stocks et réduire l’instabilité des prix’.
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