
Mais des problèmes, comme celui des critères d’éligibilité, demeurent. Et c'est le président du Conseil national du patronat (Cnp) qui les a mis la table des panélistes. ‘Il existe encore malheureusement des critères d’éligibilité, sans fondement réel, exigés dans les dossiers d’appels d’offres financés dans le cadre de la coopération bilatérale ou multilatérale. Comme j’ai eu à le souligner au début de mon intervention, ne nous trompons pas ! Un Etat stratège, c’est aussi celui qui sait accompagner ses entreprises sous une forme déguisée dans le cadre de l’aide au développement’, a dénoncé Baïdy Agne. Ce dernier de lancer une invite aux autorités compétentes : ‘Il est nécessaire de redéfinir certains critères à même de permettre la création et le développement des petites et moyennes entreprises (Pme) et des grandes entreprises sénégalaises ou communautaires, ainsi que le renforcement du partenariat Sud-Sud. N’oublions pas qu’une grande entreprise sénégalaise ou malienne n’est qu’une Pme à l’échelle internationale. Notons aussi qu’une filiale de multinationale bénéficie toujours du soutien technique et financier de son groupe dans le cadre des appels d’offres. Et agissons ensemble pour permettre à nos grandes entreprises de devenir demain des multinationales’, a-t-il poursuivi.
Le président du Cnp a aussi plaidé pour l'organisation de la commande publique. Selon lui, ‘la commande publique doit être bien organisée, car l’entreprise ne saurait être tenue responsable d’une mauvaise évaluation des besoins de l’autorité contractante ; d’erreurs dans les spécificités des fournitures, services et travaux ; d’imprécision des critères d’évaluation des offres ; ou de l’inexistence de crédits et d’autorisations préalables d’engagements de dépenses. Il faut éviter de mettre en péril toute entreprise et d’accroître les risques de corruption’, a-t-il souligné. Pour Baïdy Agne, une gouvernance publique de qualité dans les domaines de la transparence, de la bonne gestion, de la prévention des infractions, de la responsabilité et du contrôle, renforce la compétitivité des entreprises et la qualité des prestations. ‘Cette bonne gouvernance publique est plus que jamais une exigence au regard de cette série de crises majeures et sans précédent qui affecte l’économie mondiale : crise énergétique, crise alimentaire, crise climatique, crise financière et crise de confiance’, a-t-il dit. ‘Par ailleurs, transparence et intégrité permettent un traitement plus équitable des fournisseurs potentiels : libre accès à la commande publique, égalité de traitement des candidats, transparence des procédures’, a-t-il souligné.
Le président du Cnp a aussi insisté sur la séparation des fonctions de contrôle a priori et de celles de régulation. Il la juge ‘nécessaire’ pour renforcer l’efficacité du système de passation des marchés. ‘Il faut un organe de régulation indépendant aux côtés de l’administration centrale chargée d’assurer le contrôle a priori des procédures de marchés publics, d’émettre des avis sur l’attribution des marchés et d’accorder les autorisations et dérogations’, a-t-il proposé.
Pour sa part, le conseiller de la Division propriété intellectuelle en charge des marchés publics de l'Organisation mondiale du commerce (Omc) a affirmé que la communauté internationale a besoin, dans ce contexte de crise financière, de plus de commerce. ‘En ce temps de crise financière et économique, la communauté internationale a besoin de plus de commerce et pas de moyens de commerce parce que l'insuffisance de commerce peut être désastreuse pour les économies nationales et l'économie mondiale’, a déclaré Pierre Arhel.
S'exprimant lors du panel sur le ‘Rôle stratégique des marchés publics dans l'amélioration des performances et l'efficacité du développement’ organisé également dans le cadre des 44es assises annuelles de la Bad, ce dernier a aussi manifesté son opposition au recours au protectionnisme. ‘Le recours au protectionnisme appelle le protectionnisme des partenaires commerciaux. Donc, on n'a rien réglé avec le protectionnisme’, a-t-il affirmé. D’autant que, selon lui, ‘les pays ouverts et transparents aux marchés seront mieux outillés demain pour participer à la reprise et confronter les entreprises nationales à la compétition internationale’.
Dans son intervention, la présidente de Gama, l'antenne africaine de la Fédération internationale des ingénieurs consultants (Fidic), a fait un plaidoyer pour la promotion de l'industrie de la consultance en Afrique. ‘Il n'est pas normal que l'Afrique continue à dépendre de l'extérieur en matière de consultance. Les Africains ont la capacité de faire ce travail. Il faut mettre en place un fonds de formation pour les consultants africains. La Bad doit prendre cela très au sérieux. Nous avons besoin de cette formation pour mieux exécuter les projets de la Bad. Il faut nous donner l'occasion d'y arriver’, a plaidé Mme Mayen Adetiba.
Quant au Directeur du Centre d'études, de recherches et de formation pour le développement économique et social (Cerfodes), il a insisté sur la nécessité de faire bénéficier aux populations les ouvrages des marchés publics.
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