
(Correspondant permanent à Paris) - Le Sénégal va-t-il connaître une rupture de stock de médicaments ? Le patron de la Pharmacie nationale d’approvisionnement, Pape Birama Ndiaye entretient le doute. Mais il affirme que ‘certains fournisseurs, détenteurs de marchés, sont dans des difficultés pour livrer des commandes au même prix qu’au prix d’appel d’offres parce qu’entre-temps, les prix des matières premières ont triplé, voire quadruplé’. Pour le directeur de la Pna, ‘ils n’arrivent plus à satisfaire les demandes, leurs engagements pris devant la Pna’. Il faut rappeler que les appels d’offres sont biannuelles et les prix sont fixés durant ces appels d’offres. Ce qui permet, aujourd’hui, aux populations sénégalais de ne pas sentir la flambée des prix du médicament comme dans le secteur commercial. Mais jusqu’à quand ? On ne sait pas.
Mais la Pharmacie nationale d’approvisionnement, selon son directeur, est en train de ‘voir comment contourner ces difficultés’. ‘Nous ressentons plus - peut-être que, sur le terrain, les gens ne le ressentent pas - l’augmentation du baril du pétrole à travers l’approvisionnement en médicaments parce que certains fournisseurs refusent, dès fois, d’honorer certaines commandes parce que les prix ont triplé. Il y en a d’autres qui acceptent, malgré les pertes qu’ils vont subir, parce qu’ils comprennent le sens du partenariat qui doit exister entre eux et nous’, tempère Pape Birama Ndiaye qui salue l’esprit de ces derniers qui accompagnent la Pharmacie nationale et qui acceptent de ‘livrer les produits malgré le renchérissement du prix de la matière première’. Il assure que sa structure ne répercute pas ce renchérissement sur le prix au consommateur ‘parce que les prix doivent rester invariables’. ‘On achète au même prix auprès du fournisseur. Mais le problème, c’est des problèmes de rupture auxquels nous faisons face’, admet-il. Avant d’ajouter, aussitôt, que ‘la rupture n’est pas générale. Mais il arrive, parfois, que sur telle molécule, sur telle commande qui n’est pas livrée à temps, parce que le fournisseur refuse de livrer au même prix, qu’on fait face à des ruptures’, reconnaît le patron de la pharmacie sénégalaise. Toutefois, il soutient qu’à chaque fois qu’une rupture se profile, ‘on cherche à la contourner en tapant sur nos autres fournisseurs et en trouvant des stratégies pour trouver une molécule qui peut remplacer celle-là qui est en rupture’, tente-t-il de rassurer.
Alors, quels sont les médicaments qui sont en rupture de stock ? ‘Je ne peux pas vous dire les médicaments qui sont en rupture de stock parce que nous faisons plus de 500 molécules. Je ne peux pas vous dire, individuellement, aujourd’hui, dans le stock, le produit qui est en bon stock, celui qui est en mauvaise disponibilité. Il me faut aller dans ma machine regarder la situation de stock pour dire avec exactitude les molécules sur lesquelles on a des problèmes’, explique-t-il. Mais il fait remarquer que ‘d’une manière générale, cela se passe très bien parce qu’au moment où certains fournisseurs refusent de fournir, d’autres l’acceptent parce que simplement ils sont en partenariat avec la Pna depuis des années, et ils mettent en avant l’esprit de partenariat et non pas l’esprit mercantile (…). Voilà, d’une manière générale, l’esprit dans lequel nous travaillons par rapport aux difficultés liées à l’augmentation du prix du baril du pétrole’, tient à dire Pape Birama Ndiaye.
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