
Tout en reconnaissant que le président Wade a envoyé ‘des émissaires’ dans ce sens auprès de l’ancien prisonnier de Rebeuss, ‘mais comme lorsqu’il était en prison, Idrissa Seck a dit aux différents émissaires la même chose : sa bouche, mes oreilles’. En d’autres termes, si Wade veut négocier avec lui, ce sera sans intermédiaires. ‘Depuis trente ans qu’ils ont été ensemble, cela s’est toujours passé ainsi. Il n’y a jamais eu d’intermédiaires. Ce n’est pas aujourd’hui que le Premier ministre Idrissa Seck acceptera qu’il y ait des gens entre lui et Wade, d’autant plus que les deux hommes se connaissent bien’, explique notre source qui est un proche de Idrissa Seck et qui vit dans la capitale française.
Pour notre second interlocuteur, ce sont les faucons du palais Léopold Sédar Senghor qui distribuent ces rumeurs. ‘Ils veulent freiner le mouvement de sympathie vers Idrissa Seck. Mais ils perdent leur temps parce que les gens qui lui font confiance ne se laisseront pas divertir par ces informations non fondées’. Reprenant ainsi l’argumentation du coordonnateur du Msis Serigne Mor Mbaye, un argument soutenu lors de son passage à Paris. ‘Idrissa Seck ne négocie avec personne. Il se présentera aux élections présidentielle et législatives, s’il y a élections. Il a fait le plus difficile : annoncer sa candidature. Il ne va pas se dérober’, martèle notre source qui croit savoir que c’est un des collaborateurs de l’un des fils du président Wade qui entretient ces rumeurs. ‘Mais il perd son temps. Idrissa Seck se pèsera aux prochaines élections. S’il a 2 % - ce qui m’étonnerait - il saura que c’est ce qu’il vaut sur l’échiquier politique national. Et nous en assumerons toutes les conséquences’, insiste notre interlocuteur qui est un des ‘bras droits’ de l’ancien Premier ministre et qui a été très actif dans les différents mouvement de libération d'Idrissa Seck dans la capitale française et en Europe.
Nos deux interlocuteurs pensent que toutes ces rumeurs tendent à semer le trouble dans l’esprit de ceux qui veulent rejoindre Idrissa Seck. Surtout ‘les nombreux militants du Pds’. ‘En disant qu'Idrissa Seck est en négociation avec Abdoulaye Wade, les militants du Pds, qui projettent de rejoindre l’ancien numéro 2 du Pds, se diront qu’ils doivent patienter jusqu’à ce que la situation s’éclaircisse afin de prendre une décision définitive. Mais nous leur disons de venir nous rejoindre car la décision de notre leader est prise : il sera candidat aux élections de février 2007. Rien ne l’empêchera, s’il plaît à Dieu’, insistent nos deux interlocuteurs.
Ces derniers confirment également le contact entre certaines formations politiques de la Cap 21 et Idrissa Seck. ‘Cela fait partie du jeu politique. Notre leader a le droit de contacter tout parti politique et tout leader d’opinion qui pourrait renforcer son poids politique. Cela n’est pas interdit, même si l’on sait que la mouvance présidence en est secouée’, avance l’une de nos sources. Pour elle, c’est Wade qui a été le premier à vouloir pécher dans l’entourage d'Idrissa Seck. Elle fait allusion aux différentes audiences accordées aux députés frondeurs, dont la dernière en date est celle de l’ancien ministre Awa Guèye Kébé.
Au sein du Msis de France, c’est la même lecture qui est faite de ces informations sur d’éventuelles négociations entre Wade et Idrissa Seck. Les animateurs de ce mouvement de soutien n’accordent pas de crédit à celles-ci et soutiennent qu’ils travaillent dans la perspective des élections de février 2007. Négociations ou pas ? En tout cas, demain fera jour.
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