
Les députés de l’Assemblée ont profité des débats hier à l’Assemblée, pour demander au chef du gouvernement, ce qui est advenu de la grosse différence dans le coût de la cession de la licence à Tigo.
L’une des questions qui s’est invitée à l’Assemblée nationale hier, lors du débat sur la motion de censure du Premier ministre Abdoul Mbaye, a été la renégociation de la licence de l’opérateur Sentel. Ce dernier, plus connu au Sénégal maintenant sous le label de sa marque mobile «Tigo», a obtenu, pour 50 milliards de francs Cfa, la transformation de sa licence mobile en une licence globale. Cette licence s’est d’ailleurs vue prolongée jusqu’en 2028.
Dès l’annonce de la conclusion de cet accord, qui a mis fin au contentieux entre la société Millicom international cellular (Mic) et l’Etat du Sénégal auprès du Cirdi, le centre d’arbitrage de la Banque mondiale, logé à Paris, les Libéraux sont montés au créneau pour le dénoncer. Le premier à la faire a été leur allié, M. Mamour Cissé. Ce dernier a déclaré ne pas comprendre que le gouvernement de Abdoul Mbaye ait accepté de faire, en la matière, moins que le régime de Wade, qui avait, pour la licence vendue à Sudatel (opérateur de Expresso), obtenu 200 millions de dollars, soit entre 80 et 100 milliards de francs Cfa à l’époque.
Mamour Cissé a estimé qu’il était plus sensé pour l’actuel régime, soit de faire autant, ou au moins de faire plus que ses prédécesseurs. D’autant plus, a-t-il fait remarquer, que des pays voisins, mis dans des circonstances similaires, ont pu négocier leur licence au plus fort. Et, a fait remarquer M. Cissé, le développement des Tics au Sénégal se fait à un rythme tel qu’il est de plus en plus courant de voir une seule personne posséder plus d’un téléphone portable. Ce qui lui permet d’estimer que les opérateurs ont encore une bonne marge d’expansion.
Hier, c’est Me Ousmane Ngom du Parti démocratique sénégalais, qui a soulevé la question. M. Ngom a de son côté, été plus insidieux, parce qu’il a commencé par une accusation. Il a indiqué que la licence globale de Tigo s’élevait à 175 milliards de francs Cfa. Ses collègues et lui se sont donc levés pour demander au Premier ministre ce qu’il en est advenu des 125 milliards de francs Cfa qui n’ont pas été déclarés, et exiger des éclaircissements sur leur utilisation.
Malheureusement, sur cette question particulière, le premier ministre n’a pas jugé utile de répondre. Ce qui fait que les nombreux sénégalais, ainsi que pas mal d’étrangers qui attendaient une épilogue de ce débat, devront prendre leur mal en patience.
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