
Malgré le communiqué du Bureau des relations publiques de la police (Brp), le malaise est bien réel à la police. Beaucoup de gradés râlent ferme, surtout pour le blocage de nombre d’officiers de police devant participer à des missions onusiennes.
Depuis quelque temps, des rumeurs bruissent dans les couloirs du ministère de l’intérieur, principalement au niveau de la Direction Générale de la Police Nationale et faisant état d’un malaise profond qui secoue les rangs. Seneweb, après une enquête minutieuse, est en mesure de vous révéler les raisons qui font qu’aujourd’hui la police traverse des zones de turbulence.
GESTION DES MISSIONS ONUSIENNES
La gestion des missions onusiennes est au cœur de la crise qui secoue l’institution policière. Pour rappel, le Sénégal a signé des conventions internationales dans lesquelles, il s’engage à participer aux efforts de paix dans le monde.
C’est à ce titre qu’il envoie depuis une vingtaine d’année des militaires, gendarmes et des policiers dans certains pays frappés par des guerres civiles (Bosnie-Herzégovine, Haiti, Burundi, Darfour, Liberia etc ». Ces officiers participent grandement à la résolution des conflits armés et à la stabilisation dans les pays où ils sont engagés. Ces missions contribuent efficacement au rayonnement de notre pays sur le plan international. C’est l’une des raisons qui fait que l’expertise sénégalaise est très sollicitée et souvent les missionnaires envoyés par notre pays sont félicités au terme de leur séjour. Dans la même veine, elles permettent aux forces de sécurités engagées de capitaliser de l’expérience et de se faire une bonne santé financière qui leur permettra d’entrevoir le futur avec une bonne dose de confort moral et matériel.
L’actuelle directrice de la police nationale, Anna Sémou Faye, a, dans un passé récent, été engagée au Soudan où elle s’était remarquablement distinguée.
Mais une fois installée au poste de Directrice de la Police, déplore des gradés de la police, elle a commencé à opposer son veto à la nombreuse sollicitation des Nations unies visant à déployer des policiers dans certains pays. En effet, notent plusieurs sources policières, une vingtaine de fonctionnaires de police (agents, officiers, commissaires) ayant réussi brillamment aux tests à côté des gendarmes sont laissés en rade alors qu’au même moment leurs frères de la maréchaussée ont été libérés par leur hiérarchie. «L’argument du manque d’effectif brandi ne peut aucunement prospérer dans la mesure où dans le même espace de temps, la directrice générale s’est séparée de commissaires et d’officiers de police casés dans certaines structures comme l’Ofnac (l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) ou l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc). A y voir de près, on constate qu’il y a en fait une gestion à deux vitesses du personnel de la police nationale. Pour être plus prosaïque disons qu’il y d’un côté les nantis et les pauvres types qui n’ont aucun recours, aucun appui pour voir avancer leur dossier. Ces derniers qui constituent le gros de la troupe cherchent désespérément à faire entendre raison à leur directrice depuis bientôt six mois», déplorent des gradés de la police.
Mais Anna Sémou Faye reste inflexible. Toutefois, ce n’est pas seulement dans le cadre des missions onusiennes que la révolte gronde, au niveau plus élevé s’élève aussi un concert de protestations.
GESTION DE LA DIRECTION DE LA POLICE NATIONALE
La manière dont la Directrice générale gère la police secoue également cette entité de la sécurité nationale. Pourtant, dès sa nomination elle avait lancé un appel à l’unité autour d’elle, vu le contexte caractérisé par l’affaire de la drogue qui avait éclaboussé la police nationale. Une démarche qui était unanimement saluée.
«Mais à peine installée, elle a commencé à ouvrir le feu créant inutilement des tensions», déplore-t-on. A preuve, cite un agent de police, une fois aux commandes elle s’est crêpé le chignon avec le commissaire divisionnaire Mody Ndiaye. Ce dernier, las du comportement de la directrice, a préféré jeter l’éponge en claquant la porte, alors qu’il était à la tête de la puissante Direction de la police de l’air et des frontières (Dpaf). Et avec nombre d’autres directeurs, les rapports restés cantonnés au strict nécessaire pour ne pas dire qu’ils ne sont pas au beau fixe. «On se supporte plus qu’on ne collabore et cela est un secret de polichinelle car connu de tous», explique un gradé.
Autre grief relevé dans son management, c’est «l’accaparement de tous les pouvoirs au niveau de la direction générale». L’exemple le plus prégnant est la délivrance des autorisations de détention et de port d’arme longtemps gérée par le service armes et minutions. «Mais dès son avènement à la tête de la Direction générale, madame la directrice a tout concentré entre ses mains pour des raisons inavouées. Aujourd’hui c’est le désarroi total pour tous ceux qui cherchent à se procurer une autorisation. C’est en effet la croix et la bannière. Des milliers de dossiers sont en souffrance à la Direction de la surveillance du territoire (Dst) du fait de la seule volonté de Anna», informe un gradé.
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