
Le reporter de l’agence internationale est revenu en détail sur le sale quart d’heure qu’il a passé entre les mains des forces de l’ordre mercredi aux abords de l’Université Cheikh Anta Diop où des étudiants manifestaient en vue du procès de Ousmane Sonko contre Mame Mbaye Niang, prévu le lendemain. Les Échos a repris son témoignage. Nous le reproduisons.
«J’ai été agressé- par un officier de police, violenté puis jeté dans un fourgon comme un délinquant. J’étais avec des confrères devant l’Université Cheikh Anta Diop pour la couverture de la manifestation de l’opposition. L’officier est venu nous demander de nous déplacer, de ‘dégager’- sur un ton digne d’un policier sénégalais, nous reprochant d’avoir ‘filmé le dispositif’, ce qu’aucun journaliste ne faisait à ce moment-là.
«Quand je suis arrivé à côté de lui, il a dit : ‘Ce n’est pas aux policiers de vous donner des informations, allez les chercher ailleurs’. Je lui ai rétorqué avec une grande courtoisie , sur un ton amical, ‘Non chef, on ne demande pas des infos aux policiers’. Ce qui s’en est suivi a été d’une brutalité et d’une violence inouïe. Devant mes confrères, l’officier m’a donné un coup sur la nuque, je me suis retourné, il m’a donné un autre coup et a demandé à ses ‘éléments’ de m’‘embarquer’.
«Dans leur fourgon, ses ‘éléments’ m’ont dit que je ne devais pas ‘répondre au chef’, qu’il fallait ‘obéir aux ordres et la fermer’. Et comme s’il n’en avait pas assez, le fameux officier m’a retrouvé dans le fourgon et m’a donné une rafale de coups de poings accompagnée d’insultes et d’insanités. Et pour boucler sa séance de boxe, il me dit : ‘Je ferai tout pour te déférer, tu verras’. Je lui ai dit ‘in shaa Allah’. Il m’a laissé dans le fourgon avec ses ‘éléments’ qui assuraient la suite du concert d’invectives.
«Quelques minutes après, un autre officier est venu, m’a demandé ce qui s’est passé, je lui ai tout raconté et il m’a libéré. Pendant toute cette scène, j’avais la fameuse ‘Carte nationale de presse’ autour du cou. Décidément, elle n’a servi à rien sur ce coup.
«(Magatte Gaye déclare être sorti de l’hôpital avec) des contusions musculaires et certificat médical attestant tout cela. On en est là, et on en restera là ! Vous et moi savons que je ne suis pas le premier et je ne serai pas le dernier. Ça restera impuni et on passe : le policier sénégalais a toujours raison. Nous (les journalistes) sommes gazés, intimidés, violentés… et c’est devenu la norme.»
«J’ai été agressé- par un officier de police, violenté puis jeté dans un fourgon comme un délinquant. J’étais avec des confrères devant l’Université Cheikh Anta Diop pour la couverture de la manifestation de l’opposition. L’officier est venu nous demander de nous déplacer, de ‘dégager’- sur un ton digne d’un policier sénégalais, nous reprochant d’avoir ‘filmé le dispositif’, ce qu’aucun journaliste ne faisait à ce moment-là.
«Quand je suis arrivé à côté de lui, il a dit : ‘Ce n’est pas aux policiers de vous donner des informations, allez les chercher ailleurs’. Je lui ai rétorqué avec une grande courtoisie , sur un ton amical, ‘Non chef, on ne demande pas des infos aux policiers’. Ce qui s’en est suivi a été d’une brutalité et d’une violence inouïe. Devant mes confrères, l’officier m’a donné un coup sur la nuque, je me suis retourné, il m’a donné un autre coup et a demandé à ses ‘éléments’ de m’‘embarquer’.
«Dans leur fourgon, ses ‘éléments’ m’ont dit que je ne devais pas ‘répondre au chef’, qu’il fallait ‘obéir aux ordres et la fermer’. Et comme s’il n’en avait pas assez, le fameux officier m’a retrouvé dans le fourgon et m’a donné une rafale de coups de poings accompagnée d’insultes et d’insanités. Et pour boucler sa séance de boxe, il me dit : ‘Je ferai tout pour te déférer, tu verras’. Je lui ai dit ‘in shaa Allah’. Il m’a laissé dans le fourgon avec ses ‘éléments’ qui assuraient la suite du concert d’invectives.
«Quelques minutes après, un autre officier est venu, m’a demandé ce qui s’est passé, je lui ai tout raconté et il m’a libéré. Pendant toute cette scène, j’avais la fameuse ‘Carte nationale de presse’ autour du cou. Décidément, elle n’a servi à rien sur ce coup.
«(Magatte Gaye déclare être sorti de l’hôpital avec) des contusions musculaires et certificat médical attestant tout cela. On en est là, et on en restera là ! Vous et moi savons que je ne suis pas le premier et je ne serai pas le dernier. Ça restera impuni et on passe : le policier sénégalais a toujours raison. Nous (les journalistes) sommes gazés, intimidés, violentés… et c’est devenu la norme.»
14 Commentaires
Jm Permets
En Mars, 2023 (11:43 AM)Il ne faut pas faire dans le fatalisme.
Reply_author
En Mars, 2023 (12:32 PM)Reply_author
En Mars, 2023 (16:12 PM)Français
En Mars, 2023 (11:44 AM)Pfff on a fini en prison pour 10mn mais se laisser faire, jamais.
Défendez vous journalistes
On ne tue que celui qui a lintention de nous tuer.
Ragal léne yalla. Bakhna
Je ai dit non seulement je ne le filmait pas en lui montrant pour preuves mes images mais je lui ai parlé avec courtoisie parce que j'ai du respect pour l'uniforme et non parce que j'avais peur de lui. Quand tu veux que les gens de respecte tu commences par les respecter parcequ'il n'avait ni le monopole de la violence verbale ni monopole de la violence physique. Il est reparti couvert de honte sans avoir appelé sa brigade.
Monsieur Plus
En Mars, 2023 (12:28 PM)Demsav
En Mars, 2023 (12:41 PM)je ne sais pas pourquoi la police sénégalaise réagit toujours comme ça vis à vis du citoyen sénégalais ?invectives, insultes,coups de matraques,arrestations arbitraires, humiliations,et autres traitements, inhumains et degradants dont toujours la victime est toujours le citoyen sénégalais. A un point tel que lorsque la police sénégalaise se porte correctement et traite le citoyen avec respect, on applaudit.
il faut que cessent de tels agissement, il est temps que la police, s'humanise et qu'elle prenne conscience de ses vétilles missions que sont protéger et sécuriser le citoyen et ses biens. Et enfin que notre police cesse de penser que les institutions primes sur la vie humaine, elles sont certes importantes mais que c'est les hommes qui créent les institutions et que par conséquent il fallait protéger l'homme.
la répression ne fait renforcer la méfiance voire la haine viscérale du citoyen envers la police.
On ne craint que notre créateur aller tous vous faire.........
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