
La grève des transporteurs de bus Tata affiliés à l’Association de financement des professionnels du transport urbain (Aftu) a été suivie à la lettre par tous les chauffeurs. Une situation difficile pour les usagers, surtout en cette période de Tabaski.
Aperçue au rond-point de Liberté 6, A. S., une dame de teint clair, est debout depuis plusieurs tours d’horloge. Elle est à la recherche d’un Tata. Interpellée, elle déplore la situation tout en demandant à l’Etat de trouver une solution. «Je viens de Ouakam. Je suis venue ici pour prendre le bus Tata, mais depuis des heures, je n’arrive même pas à voir l’ombre d’un Tata. En tout cas, je suis étonnée, je suis venue jusqu’ici pour rentrer à la maison, mais je ne sais pas quoi faire», a-t-elle déclaré, l’air essoufflé.
Domiciliée non loin du site, précisément à Grand-Yoff, T. D. trouve inutile le fait de prendre un taxi pour rentrer chez elle. Raison pour laquelle, elle préférait toujours prendre les bus Tata. «C’est vrai qu’aujourd’hui, avec la grève, je ne pourrai pas y monter. Il n’empêche, je vais trouver une solution pour retourner chez moi», a-t-elle fait savoir.
Cependant, notre interlocutrice demande à l’Etat de prêter plus d’attention aux revendications des chauffeurs des bus Aftu. Car, dit-elle, «les temps sont durs». «Comment peut-on rouler sous la chaleur et sans salaire ? C’est difficile, car chaque père de famille a besoin de quoi subvenir à ses besoins. L’Etat doit revoir leurs conditions de travail parce que c’est grâce aujourd’hui aux Tata que nous pouvons aller dans n’importe quel lieu et rentrer chez nous. Si on n’a pas les moyens de se payer un taxi, qu’allons-nous faire ? Vraiment, il doit les aider», a-t-elle supplié.
«Ils auraient dû attendre que la Tabaski passe pour…»
Même si Ibrahima Dieng estime que les transporteurs de l'Aftu sont dans leurs droits, il soutient toutefois que ce n’est pas le bon moment pour faire la grève. «C’est vrai que l’Etat doit augmenter leur masse salariale, car la plupart d’entre eux n’arrivent pas à satisfaire correctement leurs besoins. Mais ils auraient dû attendre que la Tabaski passe, parce qu’ils doivent aussi se préoccuper de la population, surtout en cette veille de fête où l’on doit faire beaucoup de courses», souligne-t-il.
Il ajoute : «Ce matin, il y avait beaucoup de passagers sur la ligne 57, mais ils sont tous descendus du bus pour marcher. Ils ont barré toutes les routes. Ce n’est pas normal», dit-il.
Pour lui, l’Etat est le seul responsable de ce qui passe avant de demander aux autorités étatiques de réagir face à cette situation afin que tout rentre dans l’ordre.
Assis sur un banc, un groupe de jeunes devisent. Parmi eux, un receveur de bus Tata. Surnommé M. le Maire, cet homme, très en colère, avoue que lui et ses camarades sont dans leurs droits et qu’ils ne reculeront devant rien, tant qu’il y aura pas de satisfaction.
«Cette grève est due à des conditions de travail très difficiles. On travaille et on n’a pas de contrat. On n’a pas de mutuelle. Les patrons licencient qui ils veulent. Nous sommes dans nos droits et le syndicat a donné le mot d’ordre. Donc, on a démarré aujourd’hui pour une grève de 48 heures», s’est-il expliqué.
«En grève la période de la Tabaski pour avoir ce que nous voulons»
Le receveur de signaler même qu’en dehors des conditions de travail difficiles, il y a les horaires qui ne sont pas faciles à gérer. «Déjà, nous commençons à rouler à 5 h du matin pour descendre vers 21 h ou 22 h. On veut de meilleures conditions de travail. Nous voulons du respect. Il y a des gens qui sont là sans contrat et pourtant cela fait 5 ou 4 ans qu’ils travaillent dans Aftu. D’ailleurs, la plupart d’entre eux sont des journaliers. Il arrive même qu’on leur donne ordre de ne pas travailler. Nous sommes dans quel État ?», s’insurge-t-il.
Interpellé sur cette grève qui risque de perturber la fête de la Tabaski, ce dernier estime que c’est la meilleure stratégie qu’ils ont choisie pour se faire entendre. «C’est le bon moment pour nous afin que nos revendications soient entendues. Nous sommes arrivés au point où nous n’en pouvons plus, nous sommes fatigués. Ils nous doivent du respect, c’est le minimum. En ce qui concerne la Tabaski, c’est notre cible pour avoir ce que nous voulons», a-t-il révélé.
3 Commentaires
Nous les paysans, nous ne cultiverons pas cette année. Arachide, niebé, khaal, vous attendrez l'année prochaine....
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En Juillet, 2021 (06:42 AM)Bordel!
En Juillet, 2021 (08:56 AM)Mor Ndiaye 2
En Juillet, 2021 (11:47 AM)Faut qu'on mette de l'ordre dans ce pays! Y a du n'importe quoi partout: presse, transport...
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