
Malgré les progrès réalisés, la poliomyélite demeure une menace au Sénégal. La vaccination et la sensibilisation restent les meilleurs moyens de protection pour éradiquer définitivement cette maladie.
"Le virus de la poliomyélite circule toujours." Après les épisodes de 2021, le Sénégal avait enregistré 18 cas humains ainsi que des traces du virus dans l'environnement. Des campagnes de vaccination ont été menées en décembre 2021 et février 2022, permettant une stabilisation de la situation. Cependant, en 2024, 8 nouveaux cas ont été détectés via les sites de surveillance environnementale. L'annonce a été faite par le docteur Alassane Ndiaye, chargé de la gestion des données au Programme Élargi de Vaccination (PEV). Il s'exprimait dans le cadre des "Mercredis de l'AJSPD". La cinquième édition est axée sur le thème "les nouveaux défis de la poliomyélite" et entre dans le cadre du projet "Santé en lumière", piloté par l'Association des Journalistes en Santé, Population et Développement (AJSPD) en partenariat avec la Fondation Bill et Melinda Gates.
Les deux aspects majeurs de la stratégie de lutte
Selon lui, "tant qu'il y a un pays où le virus circule, les autres pays peuvent être impactés à tout moment. Il faut noter que le virus qui évolue dans l'être humain peut être expulsé par ce dernier dans l'environnement où il peut continuer à évoluer." Autrement dit, "la poliomyélite demeure une préoccupation mondiale." Le Sénégal, note l'invité de l'AJSPD, mise sur deux aspects majeurs dans sa stratégie pour l'éradication : la vaccination et la surveillance. La lutte contre la poliomyélite repose principalement sur la vaccination, qui comprend le renforcement de la vaccination de routine, accessible quotidiennement dans les structures de santé, et l'organisation de campagnes de vaccination massives pour compléter la couverture vaccinale. Il y a aussi la surveillance épidémiologique, essentielle pour détecter précocement les cas et intervenir rapidement.
Ces défis qui persistent
Des efforts sont faits dans le cadre de la lutte contre la pathologie, selon le docteur Ndiaye. Il a par ailleurs évoqué "l'acceptation de la vaccination, mise à mal par la méfiance accrue depuis la pandémie de COVID-19, la réticence de certaines populations, entraînant des refus de vaccination, et les ressources financières nécessaires pour organiser des campagnes et renforcer la couverture vaccinale." "Bien que la réduction des financements représente une menace, le Sénégal bénéficie du soutien de partenaires internationaux et de ressources nationales pour poursuivre les efforts d'éradication de la maladie. C'est pourquoi la synchronisation des campagnes est une initiative coordonnée par l'OMS, impliquant plusieurs pays d'une même région. Son objectif est de vacciner simultanément tous les enfants pour bloquer la transmission du virus à grande échelle," conclut-il.
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