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Sécurité

SECURITE NATIONALE : Les failles de la Police mises à nu

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SECURITE NATIONALE : Les failles de la Police mises à nu

En moins d’une année, la police nationale a eu à faire face à trois événements qui ont ébranlé ses fondements: manifestation des Cantakune, promenade mauritanienne de Oumar Sarr et cavale de Bara Gaye. Si l’autorité a toujours réagi en coupant des têtes, il reste que beaucoup de questions demeurent sans réponse. 

 

La «balade mauritanienne» d’Oumar Sarr a finalement coûté son poste à Codé Mbengue, désormais ex-directeur général de la police. En attendant que d’autres têtes tombent. Mais cette affaire n’est que symptomatique des difficultés que rencontrent les forces de police, mais aussi la gendarmerie depuis l’arrivée de Macky Sall au pouvoir. Ce «malaise», ajouté à la situation d’insécurité que vit le Sahel pousse certains à s’interroger sur les capacités des forces de sécurité à assurer la… sécurité des Sénégalais et de leurs biens. 

 

Tout commence le lundi 22 octobre 2012. Ce jour-là, les Cantakune font régner la terreur dans la capitale sénégalaise pendant presque une demi-journée. Une manière, pour eux, de protester contre l’incarcération de leur guide inculpé de complicité d’homicide et écroué le 26 avril de la même année suite au meurtre de deux de ses talibés. Trois personnes sont blessées et 127 véhicules sérieusement endommagés.  Beaucoup s’interrogent alors sur la passivité de la police. Le président Macky Sall, lui-même, admet des «erreurs» dans l’encadrement de la manifestation. «Il y a eu des erreurs de gestion dans nos dispositifs qui ont permis à ces manifestants de pouvoir faire ce qu’ils ont fait.

 

 Mais je tiens à vous assurer que toutes les mesures sont désormais prises pour que force reste à la loi», assure Macky Sall cité par l’Agence de presse sénégalaise (Aps). Il ajoute : «L’Etat traquera et arrêtera tous ceux qui se sont adonnés à cette destruction de biens et les traduira en justice.» Pour beaucoup d’observateurs, c’est cette manifestation mal gérée qui a coûté à Mbaye Ndiaye son fauteuil de ministre de l’Intérieur. Ndiaye dont certains des enfants sont talibés de Cheikh Béthio Thioune aurait fait preuve de laxisme face aux casseurs. 

 

Mbaye Ndiaye part. Le Général Pathé Seck installe ses quartiers à la Place Washington. Seulement, ce que d’aucuns appellent un «malaise» semble demeurer. La preuve : interdit de sortie du territoire, Oumar Sarr, numéro deux du Parti démocratique sénégalais (Pds), se paie la tête des forces de sécurité. Il quitte le pays par la voie terrestre, séjourne en Mauritanie avant de revenir sans être inquiété. Face à cette «violation de la mesure d’interdiction de sortie du territoire», le Général Seck est dans tous ses états. Et le premier flic du Sénégal d’avouer qu’«il y a eu des dysfonctionnements très graves au niveau de notre système de contrôle». «Nous allons prendre les mesures appropriées pour sanctionner ceux qui ont fauté. Nous avions mis en branle l’inspection générale des services de la Police pour cerner tous les contours concernant cette affaire», avertit le ministre de l’Intérieur. Mais alors qu’on attend les sanctions, c’est le jeune Bara Gaye qui joue au chat et à la souris avec les policiers de la Division des investigations criminelles (Dic). Pendant quarante-huit heures, le jeune libéral, accusé de propos offensants à l’endroit du président de la République, réussit à semer les forces de sécurité. Directeur général de la police, Codé Mbengue y laisse sa tête. Mais la question demeure : les forces de police sont-elles assez efficaces pour assurer la sécurité des Sénégalais et de leurs biens ?

 

La question est d’autant plus d’actualité qu’il règne une situation d’extrême insécurité dans le Sahel depuis l’invasion du Nord-Mali par les islamistes qui menacent de frapper tous les pays ayant aidé la France à les chasser des zones qu’ils occupaient depuis plus d’un an. Le Niger en est une parfaite illustration. Le président Macky Sall, lui-même, ne s’y trompe pas quand il reconnaît que «la menace terroriste au Sahel reste entière». Il y a donc urgence pour les forces de sécurité de resserrer les rangs afin de mieux assurer la surveillance des frontières, mais aussi la sécurité intérieure. Et personne n’est mieux placé que le Général Pathé Seck pour partager cette vérité de John Keegan, journaliste et historien militaire britannique, qui rappelle que «l’objectif de toute action militaire (ou des forces de police), c’est de mettre la force au service de l’ordre».



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