Une délégation de la minorité musulmane des Rohingyas invitée au grand magal de Touba

Le grand Magal de Touba, commémorant le départ en exil au Gabon, en 1895, du fondateur de la confrérie mouride, Cheikh Ahmadou Bamba et qui sera célébré le 8 Novembre prochain, verra la participation d’une délégation de la minorité musulmane des Rohingyas, a annoncé le président de la commission culture et communication de cet évènement religieux.

"Je confirme bien l’information sur la participation de Rohingyas au magal, la commission relations extérieures est en train de faire les démarches nécessaires pour les inviter", a dit ce mardi à Dakar, Serigne Cheikh Abdou Lahat Gaïndé Fatma Mbacké dans un entretien accordé à l’Agence de presse sénégalaise (APS, publique).

Justifiant cette décision, il a indiqué que cette solidarité à l’égard de la minorité musulmane des Rohingyas opprimée, vivant principalement dans l’état Arakan, dans le sud-ouest de la Birmanie, est en droite ligne avec les enseignements du fondateur de la confrérie mouride, sur la solidarité entre musulmans.

"Cheikh Ahmadou Bamba disait qu’il n’avait pas de tarikha. Il n’a pas fondé de tarikha, ce qu’il considère, c’est la voie de l’islam et partout où l’islam est menacé, partout où les musulmans sont persécutés, nous à Touba, nous nous sentons concernés", a-t-il dit.

Cette invitation symbolise "la solidarité" de la communauté mouride vis-à-vis des "frères Rohingyas", mais également "à tous les musulmans qui sont persécutés ailleurs à travers le monde", a-t-il expliqué.

Le président de la commission culture et communication du Grand Magal de Touba (200km centre du pays) a par ailleurs révélé qu’une vingtaine de pays du monde arabe prendront part au grand Magal de Touba.

"Les délégations de ces pays du monde arabe vont assister au colloque international sur le Soufisme  qui sera organisé dans le cadre du Magal de Touba.

Chaque année, précisément le 18 Safar (mois lunaire), quelque quatre millions de musulmans convergent vers la ville sainte pour célébrer l’un des plus importants événements religieux au Sénégal.

Né en 1855 à Mbacké, dans l’ancien empire du Baol, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké est un soufi sénégalais dont les principes de l’islam sont restés son arme « non-violente » face au colonisateur français.

Déporté de 1895 à 1902 au Gabon puis en Mauritanie de 1903 à 1907 par les colonisateurs français,  le religieux sénégalais est retourné dans son pays en résidence surveillée.

Loin d’être vécu comme une épreuve de malveillance, le départ en exil est considéré comme une voie de récompense divine de ses dévotions dans des conditions plutôt hostiles.