La mode de l'autoportrait numérique (selfie en anglais) n’épargne pas le grand pèlerinage à La Mecque... Si des religieux saoudiens s’en offusquent, d’autres trouvent la pratique bien inoffensive. Un « vent de modernité » souffle sur l’un des plus grands rassemblements annuels musulmans au monde.
Avec notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez
Fiers, ils sont fiers de se prendre en photo avec leur smartphone et d’immortaliser leur séjour à La Mecque avec, en arrière-plan, la Kaaba ou la Grande Mosquée. En un clic, les clichés sont postés sur les réseaux sociaux. Leurs autoportraits inondent la toile.
Ces jeunes pèlerins, génération du web, utilisent les moyens modernes pour communiquer avec leur famille ou leurs amis.
Nombreux sont ceux qui considèrent comme Khaled, que « le téléphone c’est ringard ». Et le cheikh saoudien Abdul Razzaq al-Badr de rappeler à ces fidèles : « Quand le prophète est arrivé à La Mecque, il a supplié, "Oh Dieu, faites que l'on ne se fasse pas remarquer pendant ce hajj". »
Attitude touristique
Si des religieux adeptes du wahhabisme d’un islam rigoriste dénoncent la mode et fustigent une attitude touristique, d’autres imams plus modérés à l’instar du cheikh ali Basfar estiment que se prendre en photo n’est pas incompatible avec les préceptes de l’islam.
Apparemment entre prier et se photographier certains fidèles n’hésitent plus. Dans un contexte de menaces de fièvre Ebola ou coronavirus, d’aucuns préfèrent parler du « virus du selfie » plus « sain ». Et La Mecque, haut lieu de l’islam, n’échappe pas à la « modernité »
Les pèlerins s'amassent à l'entrée ouest de Mina en Arabie Saoudite afin de procéder à la lapidation de Satan, le 4 octobre 2014.
REUTERS/Muhammad Hamed
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