
Le guide des chiites Mozdahir du Sénégal ne décolère pas face à ce qu’il a appelé «un hold-up» de ses frères musulmans du quartier Samba Quinze de la commune de Vélingara.
Ayant construit une mosquée à plusieurs millions de francs Cfa, ses fidèles chiites sont interdits d’accès dans celle-ci par des sunnites. Mercredi dernier, face à des centaines de ses talibés venus à sa rencontre dans le village de Foulamory, dans la commune de Saré Coly Sallé, il a expliqué que l’imam de la mosquée litigeuse était devenu chiite et devait continuer à y diriger les prières selon le culte chiite. Et que, à son avis, c’était un accord tacite conclu avec certains imams et notables dudit quartier.
Il a mentionné : «C’est en 2009, après une session de formation organisée à Dakar et à laquelle ont participé 3 imams de Vélingara, que des négociations publiques et secrètes se sont tenues entre moi-même et ces imams et notables du quartier. Ils savaient que j’étais chiite. Ils n’ont rien dit depuis 2009. Ils m’ont laissé finir tout le chantier, le livrer, financer et présider l’inauguration pour ensuite y interdire d’accès mes fidèles.
J’ai construit une mosquée pour les musulmans et non pour une école.» Agacé, il fulmine : «C’est de la pure trahison, un hold-up. Dans ces conditions, tous ceux qui y prient s’adonnent à de la gymnastique. Leurs prières ne seront pas exaucées.»
D’ailleurs suite aux menaces de troubles à l’ordre public, le préfet du département, Amadou Matar Cissé, a ordonné sa fermeture. Une décision préfectorale qui n’a jamais été exécutée, puisque les sunnites continuent à y faire leurs prières.
Et le guide religieux de renseigner : «Nous avons appris que c’est la hiérarchie de la gendarmerie qui a empêché la fermeture.
Mais nous avons plusieurs voies de recours pacifiques. Je peux faire un recours hiérarchique au gouverneur, au ministre et s’il le faut au chef de l’Etat. J’ai fait constater par un huissier que ladite mosquée n’était pas fermée, contrairement à l’arrêté du préfet. Mon avocat peut se saisir du dossier et ester en justice.»
Selon les sunnites, par la voix de Adama Traoré, «c’est une mosquée sunnite que Chérif Aly Aïdara a aidé à l’achèvement des travaux à hauteur de 55%. Et qu’il s’était engagé sur la base de son amour pour la religion, pour Dieu, son Prophète (Psl) et sa famille».
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